La jeune étudiante indienne violée et torturée par six hommes à New Delhi est morte samedi 29 décembre. Suite au récit fait par la jeune femme elle-même des actes barbares qu'elle avait subis, des milliers de manifestantEs sont descenduEs dans les rues du pays pour crier leur colère contre les viols à répétition et les violences quotidiennes faites aux femmes.
C'est « le viol de trop » ont clamé les manifestantEs. Ils ont dénoncé également l'inaction de la police dans la recherche des coupables de viols voire la complicité avérée de celle-ci car le niveau de corruption est tel que des milliers d'hommes accusés de viols, dont des députés, des notables, échappent à la moindre condamnation.
90 % des crimes violents sont commis contre des femmes dans ce pays où les traditions religieuses et le régime des castes maintiennent la plupart des femmes dans des formes d'oppression datant du Moyen âge. Il ne fait pas bon être une femme dans ce pays… ni même naître femme : des milliers d'avortement de fœtus féminins sont pratiqués dans les villes où les échographies sont possibles, des milliers d'autres petites filles sont tuées dès leur naissance dans les campagnes. Dans l’État de l'Haryana, situé aux confins de New Delhi, seules 830 fillettes naissent pour 1 000 garçons ! Près de 100 000 femmes sont tuées chaque année pour leur dot, cette somme d'argent de plus en plus élevée que doivent apporter les filles lors de leur mariage.
Le gouvernement s'est apitoyé sur le sort de la jeune femme violée et assassinée et promet la peine de mort pour les coupables. Barbarie contre barbarie : décidément les puissants de ce pays veulent le maintenir à l'heure médiévale. Les manifestations ont été réprimées violemment, plusieurs quartiers de la capitale sont en état de siège depuis quinze jours. La violence contre les femmes est un des visages de la violence sociale dans ce pays où les inégalités de richesses sont parmi les plus élevées au monde. En Inde, la lutte pour une société plus juste passe par la lutte contre cette violence faites aux femmes. Soyons donc, ici, par-delà les frontières, pleinement solidaires de tous ces manifestantEs, qui osent affronter cet ordre social profondément injuste et inhumain.