L’épidémie et le confinement ne nous permettent pas de « fêter » notre résultat de 11,77 % et notre qualification pour le second tour. Nous entrons dans une période troublante, une sorte de pause, les priorités vont changer durant les semaines qui viennent même si nos combats ne doivent pas être mis en veille.Tout ce que nous avons dénoncé pendant la campagne se trouve être illustré par la crise sanitaire actuelle. Notre anticapitalisme, notre programme de rupture avec les logiques de marchandisation, notre défense des services publics (de santé et autres) des circuits courts, de l’autonomie alimentaire, de la démocratie directe… tout cela sonne vraiment juste aujourd’hui.
PrésentEs dans la campagne
L’abstention à Bordeaux, comme partout, a été énorme, ce qui relativise les résultats. Mais quand même, pour une première fois, ce qu’on peut appeler la gauche « radicale » s’est fait clairement entendre. Au-delà du score, depuis l’annonce de notre participation le 24 janvier, toute la campagne a été marquée par notre présence. En rappelant que Bordeaux n’est pas la ville bourgeoise qu’on croit, mais bien une ville avec de nombreux quartiers populaires, de la précarité, de la souffrance, de l’exclusion. Une ville où la confrontation de classes est bien là, où il faut simplement sortir celles et ceux d’en bas de l’invisibilité.Nous avons ainsi tenté en permanence de faire entendre une autre voix, celle de notre camp social, celle des luttes, de la colère contre les inégalités mais aussi de défendre une perspective autre, un programme qui réponde aux urgences sociales, écologiques et démocratiques.Nous avons fait bouger des lignes, imposé des sujets sociaux dans les débats, nous avons dérangé, bousculé les candidats de la bourgeoisie. Nous avons fait plaisir à plein de gens, redonné de la fierté, renforcé des réflexes de classe, créé l’envie de voter ou de revoter. La campagne s’est déroulée d’une manière extraordinaire. Partout du soutien, des messages de sympathie, de la solidarité.L’équipe qui a milité sur le terrain, qui a tracté, collé, discuté sur les marchés, dans la rue est aussi celle qui a assumé les tâches techniques ou logistiques, comme l’administratif, le budget, la conception des tracts et affiches, l’organisation des réunions publiques, les liens avec les médias. Nous avons été des dizaines à faire ce gros travail collectivement et avec enthousiasme. Et nous en sommes heureux.
Aller chercher des éluEs
Alors l’ambiance de fin de campagne s’est, de fait, refroidie avec les mauvaises nouvelles sur le front sanitaire. Et puis nous savons bien qu’avec 11,77 %, la donne ne change pas radicalement sur Bordeaux. Mais nous avons un deuxième tour à faire, nous serons donc là pour continuer la bataille et aller chercher des éluEs, nous pensons à tout le travail militant que nous allons pouvoir faire derrière, dans les quartiers, avec les associations, les syndicats, avec les habitantEs…On a une grosse bataille en perspective car nous serons confrontés à la pression du vote « utile ». Le maire en place, juppéiste, symbole de 72 années de droite, est sérieusement menacé par « l’opposant » de la gauche écolo-socialo, qui de fait représente l’espoir d’une alternance historique. Et nous, là-dedans, possiblement perçus comme ceux qui feraient perdre la « gauche ». La liste « Bordeaux en Luttes » est soudée, certaine de son choix, on sera au second tour, contre la droite, mais en désaccord avec la prétendue gauche, on sera là pour une rupture politique et sociale, pour envoyer des militantEs du mouvement social au parlement bordelais et celui de la Métropole.