À l’initiative du NPA, une dizaine d’organisations de gauche, dont le PCF, le Parti de gauche et le NPA, se sont mises d’accord sur une déclaration commune défendant des propositions pour une autre politique face à la crise. Nous pouvons regretter que Lutte ouvrière et le Parti socialiste aient refusé d’y participer.
Le nouveau parti anticapitaliste (NPA) a signé une déclaration commune avec une dizaine d’organisations de gauche en soutien à la journée de mobilisation du 29 janvier1. Cette déclaration a pour but de rappeler que ce n’est pas à l’ensemble du monde du travail et à la population de faire les frais de la crise du capitalisme. Le texte rappelle que « le gouvernement, il y a encore quelques mois, nous annonçait que “les caisses sont vides”. Depuis, il a trouvé des centaines de milliards (plus de 428 milliards d’euros) pour sauver les banques, assurances et autres organismes financiers. Les divers “plans de relance”, ici et là dans le monde, n’ont qu’un seul objectif : maintenir les profits des grands groupes capitalistes. La crise est une crise européenne et mondiale. Dans ce contexte, nous devons également nous mobiliser pour une Europe sociale, écologique, démocratique, féministe ».
À l’origine, le NPA avait envoyé un courrier à l’ensemble des forces associatives, syndicales et politiques pour proposer une initiative commune contre les licenciements. Nous mettions en avant nos propositions, notamment pour l’interdiction des licenciements. Nous sommes effectivement sollicités par un nombre important de salariés d’entreprises confrontés aux licenciements, au chômage technique, et notre souci est de savoir dans quelle mesure nous pouvons aider à la coordination de ces entreprises et de mettre en avant l’idée d’une manifestation nationale contre les licenciements. Dès la première réunion, les forces politiques en présence ont acté qu’il était difficile d’initier une telle manifestation, mais qu’une déclaration commune en soutien au 29 janvier était souhaitable.
Après de longues discussions, qui avaient pour but de ne pas faire signer aux uns et aux autres le programme de chacune des organisations mais d’arriver à des revendications qui fassent consensus, nous nous sommes mis d’accord pour mettre en avant quelques revendications. L’idée principale de cette déclaration est d’affirmer clairement « qu’une autre politique est possible, en s’attaquant au profit et à la spéculation financière, en remettant en cause la rémunération du capital », pour une autre répartition des richesses, au profit du plus grand nombre. C’est dans ce sens que nous soutenons et participons à la journée de grève interprofessionnelle du 29 janvier.
Si nous nous félicitons de cette déclaration commune, nous pensons que celle-ci ne doit pas s’arrêter là. Nous devons réellement construire un front unitaire le plus large possible, sans préalable ni sectarisme, qui agit. Cependant, cette unité doit se faire sur une base politique minimum : augmenter les salaires ? Oui, mais de combien ? En prenant l’argent sur les profits ou en « exonérant de cotisations sociales les entreprises qui augmentent les salaires » ? Interdire les licenciements et reprendre les sommes colossales octroyées à ces entreprises au nom de « la politique de l’emploi » ou continuer à préconiser des aides publiques aux entreprises à fonds perdu ? S’attaquer à la Banque centrale européenne ou la réformer ? Défendre, comme nous le faisons, un monopole public bancaire ou seulement un « pôle public bancaire » ?
Autant de divergences réelles qu’il ne s’agit pas de surestimer, mais pas de sous-estimer non plus. Mais l’important est de voir ce qui, aujourd’hui, face à la crise du capitalisme, peut nous rassembler. C’est pour cette raison que nous nous sommes déjà donné rendez-vous le 3 février, pour voir quelle suite nous pouvons donner à cette déclaration unitaire. ■
1. Voir la déclaration, ainsi que la liste des signataires, sur le site du NPA (www.npa2009.org/).