« Le temps d'aujourd'hui n'est pas le temps de la candidature » avait déclaré Fillon il y a peu. La semaine dernière, quelle surprise, il affirmait « tout faire » pour être candidat à la primaire UMP en vue de 2017. Ce n'est pas qu'en se rasant le matin que Fillon, Copé ou Bertrand pensent à la présidentielle, une ambition obsessionnelle…Après avoir perdu la course à la présidence de l'UMP, Fillon vient d'abdiquer de la mairie de Paris qu'il laisse à Kosciusko-Morizet en échange de son soutien à la présidentielle… Sauf que NKM est pour le moins un soutien incertain, son ambition personnelle n'ayant rien à envier à celle des autres chefs de l'UMP. Et le panier de crabes s'agitent dans tous les sens, bien en peine d'exister politiquement tant par rapport au gouvernement qui poursuit la politique de Sarkozy que vis-à-vis de ce dernier.C'est qui le patron ?Fillon, l'ancien « collaborateur », s'échine à convaincre que c'est lui maintenant le patron : « Nos lauriers sont à terre. Il n’y a plus ni préséance ni hiérarchie. (…) Nous sommes tous au même niveau et nous avons tous nos preuves à faire. Moi le premier. (…) La défaite présidentielle et législative nous remet tous à notre place. Ne cherchons pas d'excuses. Ne cherchons pas de sauveur. » Et surtout pas du côté de Sarkozy, l'organisateur de la défaite…Fillon se hausse au niveau de l'homme d’État : « J’ai vécu dans l’intensité des responsabilités gouvernementales, au point de me sentir parfois dépossédé d’une part de moi-même. (…) Le pays tape à votre porte pour qu’on l’aide et le protège. Vous l’aidez, vous le protégez du mieux possible, mais vient le moment où vous dites "non". (…) Mais ce "non" fait de vous un homme qui fait passer ses responsabilités avant ses intérêts. Ce "non" vous transforme. » Quel homme ! Capable de dire non aux travailleurs et à la population… La naissance d'un chef !Et pendant que NKM veut séduire Paris, que Copé gère son appareil, Xavier Bertrand essaie de se placer comme le plus fidèle sarkozyste : « Nicolas Sarkozy était un président courageux. Il nous a permis de faire face à la tempête financière. Non, entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, c'est pas le même niveau ». Quel niveau !Yvan Lemaitre
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