Jean-Marc Ayrault a décidé d’engager une procédure en vue de la dissolution du groupuscule d’extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) dont étaient issus les agresseurs de Clément Méric. Il prétend ainsi « tailler en pièces, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d’inspiration fasciste et néonazie, qui font tort à la République et qui font tort à la France ». Comme s'il suffisait d'invoquer les valeurs républicaines pour éradiquer les menaces de l'extrême droite, et d'interdire un groupuscule fascisant pour lui barrer la route.
Le gouvernement voudrait ainsi se dédouaner de ses propres responsabilités. N'est-ce pas sa politique contre les classes populaires, au service du Medef, qui crée le terrain sur lequel prospère le populisme de droite et d'extrême droite ? Ne contribue-t-il pas lui-même à la propagation du nationalisme, du racisme et de la xénophobie par les expulsions des Roms, les rafles de sans-papiers, la dénonciation de l’immigration ?En menant la même politique que la droite, il nourrit lui-même la démagogie et les surenchères de l'UMP et du FN.
Soucieux eux aussi de se dédouaner de leurs propres responsabilités, Copé et Marine Le Pen ont aussitôt repris la même chanson de la dissolution… pour la retourner contre l'extrême gauche mise dans le même sac. Ils prétendent renvoyer dos-à-dos les « extrêmes » alors qu'ils ont tout fait, l'un et l'autre, pour créer un climat de haine et de violence tout au long de leur combat réactionnaire contre le mariage homo qui a propulsé les groupes fascisants. L'UMP compte dans ses rangs bon nombre d’anciens membres du GUD ou d'autres officines fascisantes. Le FN abrite les militants de ces mêmes officines dont il partage l'essentiel des références politiques. En bons démagogues réactionnaires, ils essayent de retourner la situation contre les victimes.Les combattre, barrer la route à l'extrême droite et à ses satellites, défendre la démocratie n'est pas une question de loi républicaine.
C'est un combat quotidien, sur les lieux de travail et dans les quartiers, pour faire l'opinion, faire vivre la solidarité, agir collectivement, occuper à tous les niveaux le terrain politique. C'est l'affaire de toutes et tous.
Yvan Lemaitre