Le 28 septembre, Macron venait, devant l’Assemblée de Corse, faire un discours dont lui seul a le secret : un monologue vide et pompeux fait de promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Certes le mot autonomie a été lâché, mais vidé de son sens. Macron — et derrière lui l’État français — veut bien parler d’autonomie mais sans pouvoir législatif, sans avancée sur la question de la langue et son statut officiel, sans aborder le statut de résident, sans même une vraie reconnaissance du peuple corse !
Pour le reste et les miettes qu’il veut bien accorder, il faudra tout de même que le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel valident… à Paris ! Rien n’est moins sûr ! Enfin, l’inscription de la Corse dans la Constitution, ce que personne sur l’île de Beauté ne revendique, nécessiterait rien de moins qu’une réforme constitutionnelle, que Macron n’a pas les moyens d’imposer à un Sénat qui lui est tout sauf acquis. Tout cela devra faire l’objet d’un « compromis » discuté et adopté dans les six mois !
Il y a près de deux ans, le peuple corse, en particulier sa jeunesse, s’était révolté après la mort d’Yvan Colonna en prison. Alors que les commissariats et les préfectures de l’île s’illuminaient sous les feux d’artifice et les cocktails Molotov, Macron promettait de négocier un nouveau statut pour la Corse, sans tabou, qui pourrait aboutir à l’autonomie.
Dix-huit mois de discussions avec les principaux acteurs de la vie politique corse plus tard, Macron, grand seigneur, propose de négocier sur des « mesures » qui ne changeront rien aux problèmes qu’affrontent les Corses et qui ne permettront pas de sortir du conflit entre un peuple colonisé et la métropole. Macron vient de faire une proposition historique : tout changer pour ne rien changer ! Car selon ses mots, « la Corse, c’est la France ».
Le peuple corse sait bien ce qu’il en est depuis plus de cinquante ans. Le combat pour l’émancipation et la justice est un chemin de patience. Gageons qu’une fois de plus, les aboyeurs de l’État français passeront. Il restera la lutte. Le NPA assure le peuple corse de son soutien pour la liberté et la reconnaissance du fait national corse. En Corse, comme au Pays basque, en Guadeloupe ou ailleurs, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un principe indivisible sur lequel nous ne transigeons pas. Nous adressons un salut fraternel à nos camarades d’A Manca.