Chaque mois de septembre, la même question revient dans les grands médias… et dans les milieux militants : la « rentrée sociale » sera-t-elle agitée ? Une chose est certaine : le NPA l’espère, et entend y contribuer, dans une démarche associant unité et radicalité. Tel est le sens de notre présence à la fête de l’Humanité, rendez-vous populaire où se retrouvent chaque année l’essentiel des sympathisantEs, militantEs et organisations de la gauche sociale et politique.
L’été a été marqué par une poursuite de l’inflation, avec en perspective une accélération de l’augmentation des prix de l’énergie, le maintien d’un prix très élevé pour les carburants, et une flambée des prix de l’alimentation. Et ce ne sont pas les mesurettes adoptées à l’Assemblée cet été qui changeront quoi que ce soit au fait que le coût de la vie monte en flèche, les prix augmentant beaucoup plus vite que les salaires et les revenus.
Les conditions d’une explosion sociale sont là
Durant l’été, l’augmentation du coût de la vie et l’incapacité du gouvernement à y faire face se sont en outre doublées d’une multiplication des événements climatiques extrêmes, qui ont non seulement mis à l’agenda, d’une façon probablement inédite, la question de l’urgence climatique, mais qui ont en outre illustré à quel point l’abandon des services publics réduisait notre capacité à faire face, collectivement, aux crises qui s’accélèrent.
Le pouvoir est inquiet d’une explosion sociale. La Grande-Bretagne et ses grèves ne sont pas loin, et le souvenir des Gilets jaunes est présent. Les raisons de la colère sont bien là, a fortiori lorsque l’on nous répète ainsi qu’il va falloir faire des « sacrifices », travailler plus longtemps, être mal payés, mais que dans le même temps on refuse de taxer les profits des grandes entreprises ou de s’en prendre au mode de vie des plus riches, qui accélèrent la destruction de la planète avec leurs jets privés et leurs loisirs pillant les ressources, à commencer par l’eau.
Il faut un plan de bataille pour stopper Macron
Le gouvernement ne comprend qu’un langage, celui du rapport de forces, comme l’avait montré son affolement face aux Gilets jaunes. À ce titre, nous nous félicitons de l’appel à la grève interprofessionnelle le 29 septembre : une date qui pourrait être, dans la foulée de la journée des salariéEs de la santé le 22, l’occasion d’une mobilisation massive, mais qui reste à construire. Sa réussite contribuerait à changer l’ambiance et à redonner confiance à notre camp.
De même, la perspective d’une marche contre la vie chère en octobre est une bonne nouvelle : si elle est préparée dans l’unité, articulée avec la grève du 29 septembre, et pensée comme une étape dans la construction d’une mobilisation populaire d’ampleur et pas comme une simple démonstration de force pour venir en appui aux députéEs de la Nupes, elle peut être un point d’appui dans l’organisation de la bataille contre Macron et ses politiques.
La nécessité d’une gauche de combat
Dès lors, les récentes déclarations de Fabien Roussel expliquant qu’il ne « souhaite pas faire entrer le pays dans un cycle de manifestations et de grèves » ont de quoi surprendre… et inquiéter. Pense-t-on que l’on pourra faire l’économie d’une mobilisation massive, au-delà d’une seule journée de grèves et de manifestations, si l’on veut vraiment faire reculer Macron ? Nous ne le pensons pas, et sommes sûrs que c’est également le cas de nombreux et nombreuses camarades du PCF, à qui nous ne manquons pas de nous adresser pour construire la riposte.
Au-delà, le NPA continuera d’avancer, dans le débat public à gauche, la perspective de la nécessaire reconstruction des outils d’organisation et de défense de notre classe, y compris sur le terrain politique, pour faire face à la menace de l’extrême droite et pour faire vivre un horizon politique de rupture, en posant la question d’une nouvelle organisation sociale, d’une transformation révolutionnaire de la société.