Jeudi 22 septembre, le candidat du NPA était dans la ville rose, Toulouse. Deux jours plus tôt, il apportait son soutien à de jeunes zadistes dans la banlieue de Bordeaux.
Le collectif Sherby, ce sont de jeunes zadistes qui, depuis plus d’un an, occupaient à Blanquefort une bâtisse à l’abandon appartenant à la Région. Ils l’ont aménagée, rendu habitable, ont même fait un jardin, l’objectif étant d’y loger des familles à la rue, des familles sans-papiers, ainsi que de récolter des livres pour les écoles en Afrique, des vêtements pour les gens dans le besoin. Le collectif travaillait en lien avec les associations, avec RESF et même avec le Samu social qui parfois les appelait pour loger du monde... Depuis le début, ils sont menacés d’expulsion, mais ont tenté, sans succès, de négocier.
Visiblement le PS qui dirige la Région, la ville, le département, avec un préfet au service d’un gouvernement, voient visiblement le service public autrement, en utilisant des forces de l’ordre...
Ainsi,le mardi 20 septembre, dès 5 h 30, des bataillons de gendarmes mobiles stationnaient... sur le parking de l’usine Ford ! Puis au petit matin, cette armée est intervenue à deux kilomètres de là, entourant la bâtisse, et ont commencé l’expulsion des familles et des militantEs. Impossible pour nous d’approcher : on aurait dit qu’ils avaient trouvé un nid de terroristes... Tout un investissement de plusieurs mois bousillé, des familles délogées, des enfants scolarisés à Blanquefort qui risquent fort de ne plus l’être. Les familles ont été logées à l’hôtel quelques nuits, puis à la rue ou expulsées du territoire. Quel gâchis ! Mais les jeunes ne lâchent pas : ils se sont rassemblés à proximité, avec le soutien des voisins... mais pas celui de la mairie qui a accepté de les recevoir mais veut les empêcher de réquisitionner un autre endroit. La résistance continue. Ils ont un peu de soutien, dont la CGT de Ford Blanquefort. À suivre.
Ô Toulouse !
Le but initial de la visite de Philippe dans la ville était de soutenir les quatre inculpéEs de la campagne BDS qui passaient en procès (voir article dans l’Anticapitaliste n°350). Mais c’était aussi l’occasion de rencontrer les salariés en lutte de l’usine Latécoère. Plus de 300 emplois y sont menacés par un plan de restructuration de l’entreprise (voir article en page 8). La CGT du site a donc appelé les salariés à débrayer pour venir échanger avec Philippe. Une trentaine de travailleurs sont sortis et une discussion fraternelle s’est engagée sur la mobilisation et ses perspectives. Philippe Poutou a pu faire part de son expérience de lutte contre les licenciements à Ford. L’échange a également permis de présenter les réponses du NPA sur la réquisition sous contrôle des salariés, sur la nécessité de développer un monopole public des transports en expropriant tant les patrons de l’aéronautique – comme à Latécoère ou Airbus – que ceux des constructeurs de train (en référence à la situation à Alstom Belfort).Philippe s’est ensuite rendu au rassemblement devant le palais de justice où se tenait le procès des quatre militantEs de la campagne BDS. Alors que ce rassemblement était annoncé et déclaré depuis des semaines, la préfecture a annoncé son interdiction... à 10 heures du matin ! Le dispositif policier mis en place à cette occasion était encore une fois délirant : circulation du tramway interrompue, barrières bloquant tout passage sur l’avenue, fouille des sacs et confiscation de tout matériel militant avant même le « contrôle classique » à l’entrée du tribunal. Et Philippe a dû abandonner ses flyers annonçant une initiative le 22 octobre autour de Georges Ibrahim Abdallah pour pouvoir assister à l’audience…
Enfin, nous avons terminé la journée au local du NPA où s’est tenue une réunion avec 80 militantEs et sympathisantEs. Deux camarades de Toulouse ont fait un point sur les luttes locales et la déclinaison des axes de campagne, Philippe intervenant ensuite sur la situation globale et les raisons de notre candidatures. Nous avons ensuite débattu... et terminé cette riche journée en discutant autour d’un verre et d’un buffet.Les militantEs présents étaient contents de cette journée et motivés pour la suite, et plusieurs sympathisantEs nous ont fait part de leur souhait pour certains de rejoindre le NPA et pour d’autres de participer à la campagne. Une initiative à reproduire partout où c’est possible.
CorrespondantEs