La préparation de l’élection présidentielle, pour les grands partis institutionnels, l’UMP et le PS, est plus l’occasion d’étaler les rivalités et les ambitions personnelles qui les divisent ou les opposent que de se soucier des préoccupations de la majorité de la population. Ils confondent la course aux ragots et aux coups bas avec le débat politique. Mais, quatre ans après son déclenchement, la crise qui ne cesse de s’aggraver sera au centre des débats et la droite et la gauche, aussi respectueuses du système l’une que l’autre, n’ont qu’une même réponse, faire payer les classes populaires.
C’est dire l’importance qu’une voix anticapitaliste se fasse entendre, que Philippe Poutou soit candidat pour condamner les politiques libérales. Tous les gouvernements, de Sarkozy à Merkel en passant par Zappatero et Papandréou, renflouent des banques en pleins déboires financiers pour leur permettre de continuer d’étouffer les pays en spéculant sur leur dette. Par le biais de celle-ci, l’État réalise un énorme transfert de richesses au seul profit des riches, des rentiers, des parasites de la finance. Et le gouvernement prétend que les salariéEs et la population doivent payer. Cette dette est illégitime, elle est une rente pour les classes dominantes, il n’y a aucune raison pour que la population accepte de la payer en subissant les politiques d’austérité.
Philippe Poutou sera candidat contre l’austérité, pour l’annulation de la dette. Il se fera avec le NPA le porte-parole des jeunes, des salariéEs, de toutes celles et ceux qui se mobilisent comme lors de la réforme des retraites en France, ou encore les indignés en Espagne ou en Grèce... Nous dénoncerons aussi l’hypocrisie de tous ceux qui « tricolorent », comme l’écrivait Prévert, pour justifier les sales guerres de Sarkozy, une politique militariste et impérialiste. Nous défendrons une politique internationaliste fondée sur la solidarité en particulier avec les révolutions des peuples arabes et toutes les luttes en cours partout dans le monde.
La crise est aussi une crise écologique qui nécessite des mesures radicales. Repeindre le capitalisme en vert ne suffira pas à éviter la catastrophe climatique, il faut en finir avec lui pour mettre en place une économie planifiée qui serve à la satisfaction de l’ensemble des besoins humains.
Refuser de payer les frais de leur crise, c’est inscrire les résistances et les mobilisations dans un projet alternatif de société. S’opposer à la dette, c’est se donner les moyens d’une autre politique par la nationalisation des banques, la création d’un service financier public sous le contrôle de la population. C’est défendre les services publics, revenir sur la privation de tous ceux qui ont été privatisés (EDF, GDF, La Poste...) et en conquérir de nouveaux comme ceux de l’eau, de la petite enfance...
Une campagne du NPA c’est aussi et bien sûr la lutte pour l’égalité des droits, contre toutes les formes d’oppression et de discrimination, contre le racisme, pour l’égalité des sexes...
Faire entendre une voix anticapitaliste nécessite que nous surmontions les règles antidémocratiques, la barrière des 500 parrainages d’élus. Être présent à cette échéance, se saisir de cette opportunité pour diffuser le plus largement possible nos idées, passe par la mobilisation de touTEs les militantEs du NPA et de toutes celles et ceux qui veulent voir un ouvrier candidat être leur porte-parole face à tous les politiciens professionnels. Les premiers échos rencontrés dont nous reproduisons certains nous laissent penser que nous réussirons. À nous de relever le défi pour imposer Philippe dans le débat politique.
Thibault Blondin