La Fédération française de football se retrouve de nouveau confrontée à la question des jeunes joueurs étrangers. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de l’élite, comme lors de l’affaire nauséabondes dites « des quotas » qui concernait les binationaux dans les centres de formation destinés à irriguer l’élite du foot pro. Cela concerne les jeunes licenciés « ordinaires » des clubs amateurs. Et le pire, c’est que ce lamentable épisode remonte déjà à deux ans.De quoi parle-t-on exactement ? En 2010, alerté par des responsables de clubs parisiens, des élus comme Ian Brossat (PCF) et des associations de défense de droit de l’homme avaient alertés l’opinion sur la façon dont la FFF appliquait de manière drastique et absurde l’ article 19 de la circulaire 1190 de la FIFA, visant au départ à protéger les jeunes footballeurs prometteurs du tiers monde des agents véreux. Résultat, pour inscrire un gamin « étranger », il fallait fournir des pièces digne d’un dossier de naturalisation (dont un certificat de cinq ans de résidence).De l’administration à la discriminationOr rien n’a apparemment changé, comme vient encore de le souligner la Ligue des droits de l’homme qui vient de tenir une conférence de presse pour le rappeler. Le pire, c’est qu’il ne s’agit nullement d’un décision d’État, du ministère de l’Intérieur, ou d’une quelconque administration, mais bel et bien le choix – ou plutôt l’indolence coupable – d’une fédération sportive (rappelons que les autres structures comme la FSGT ou l’Ufolep n’impose en rien ce genre de flicage à leurs adhérents). Une fédération qui ne se pose simplement pas la question des conséquences éthiques des règlements qu’elle applique (ici imposés par le niveau international).Cette complaisance bêtement administrative, cumulée avec un « apolitisme » atavique qui sert de ridicule « ligne Maginot » contre le « monde extérieur », conduit ainsi un univers associatif à entériner des pratiques discriminantes, alors que le petit monde du ballon rond n’est pas franchement le plus empreint de racisme (et c’est peut-être là le plus grave). Voilà qui nous en dit aussi long sur l’air du temps que les discours de Jean-François Copé.King Martov