« La CGT 66 souhaite alerter les Perpignanais du danger que représente le Rassemblement national pour la ville de Perpignan, la communauté urbaine et le département des Pyrénées-Orientales. […] le RN porte des idées racistes, xénophobes, sexistes, antisociales, au service du patronat ! » (Appel de la CGT 66 « Non le RN n’est pas l’allié des Perpignais·es – Pas une voix pour le RN ! »
L’alerte que vient de lancer l’Union départementale CGT des Pyrénées-Orientales et son appel de ne pas voter pour le RN Aliot (appel également lancé par la liste aux municipales « L’Alternative » à laquelle le NPA 66 a participé et où il a défendu notamment cette position1) témoignent de la gravité de la situation.
A moins de deux semaines du second tour, le danger que nous avons signalé dans un précédent article2 d’une victoire de Louis Aliot se précise face au maire sortant LR Jean-Marc Pujol, affaibli. La droite locale est divisée et la carte de la « respectabilité » qu’Aliot (« sans étiquette » !) a joué à fond lui a même permis de racoler à droite quelques politiciens qui n’attendaient qu’une main tendue… Et pas des moindres : dans la toute dernière fournée, le n° 3 de la liste du député macroniste Romain Grau, Alain Cavalière, ancien président du Tribunal de commerce de Perpignan – dont l’influence n’est pas négligeable au sein du patronat local ; plus récemment, Christine Gonzalez, une autre colistière de Grau, très active dans les associations de commerçantEs ; et, dernièrement, un ancien adjoint du maire, considéré longtemps comme un de ses dauphins, Olivier Amiel qui avait sa propre liste au premier tour…
Préparer la résistance !
Une mairie Aliot à Perpignan, tremplin pour le RN au niveau national, serait un laboratoire pour sa politique ultraréactionnaire, antipopulaire, à une échelle plus grande que les autres mairies dont l’extrême droite s’est emparée. La ville voisine de Béziers, avec Robert Ménard (venu récemment proposer sa « collaboration » à Aliot), en donne un sinistre aperçu : politique antisyndicale et antisociale, raciste et autoritaire ; attaques contre la culture et les associations ; campagnes d’intox au frais des contribuables ; contrôle de la population ; stigmatisation des élèves supposés musulmans dans les écoles ; ordre sécuritaire avec une police municipale dont les méthodes ont été révélées récemment à l’occasion de la mort de Mohamed Gabsi, lors d’un contrôle policier pendant le couvre-feu instauré par la ville, dans des circonstances qui rappellent celle de George Floyd…
Il ne s’agit pas de préjuger du résultat du second tour mais, devant les nuages qui s’amoncèlent, il s’agit de nous préparer dès maintenant au pire. Nous préparer à résister, à défendre les droits démocratiques et sociaux, les droits d’expression et de manifestation, défendre les sans-papiers et les habitantEs des quartiers populaires. Le succès des manifestations du 30 mai et du 6 juin à Perpignan ne peut que nous encourager. Tout comme l’initiative prise par la CGT 66 d’appeler à une réunion unitaire pour, en cas de victoire d’Aliot, être dans la rue le 28 juin au soir et pour affronter ensemble « le jour d’après ». Plus que jamais l’unité d’action du mouvement ouvrier et social est une urgence !