Le Conseil national du PCF s’est réuni pour décider de sa politique concernant les élections municipales et européennes. En fait, à la quasi unanimité, il a décidé… de ne rien décider, tout en réaffirmant la poursuite d’une politique résumée par le titre de l’Humanité : « Unir à gauche et faire reculer les logiques d’austérité ».C’est dans ce cadre très général que la direction du PCF laisse chaque section adapter sa tactique propre. Ainsi, dans la plupart des communes dirigées par l’Union de la gauche, le PCF fera liste commune avec le PS dès le premier tour ; dans d’autres, ce sera des listes du seul PCF ; ailleurs du Front de gauche… La résolution indique les critères : « assurer la victoire de majorités de gauche ambitieuses… ; unir le plus largement possible à gauche, faire reculer les logiques d’austérité… Renforcer le large réseau d’élus communistes et du Front de gauche ». Et d'octobre à début décembre, des consultations d’adhérents seront organisées « le cas échéant, pour un vote souverain entre plusieurs options ».Confusions et tensionsTout ceci est d’une confusion à la mesure des contradictions dans lesquelles se trouve la direction du PCF : pour sauver ses 9 000 éluEs, ne pas rompre avec le PS, mais aussi répondre au ras-le-bol d’une bonne partie de ses militantEs contre ce même PS. Dans certaines villes, la guerre est ouverte au sein du Front de gauche avec un PG qui a peu d’élus et prépare plutôt les européennes. C’est le cas à Toulouse où le PCF sera sur une liste commune avec le PS dès le premier tour. À Paris, le PCF a entamé des discussions avec le PS et les Verts, et comme le dit Ian Brossat, responsable des élus communistes parisiens : « tout dépendra du contenu du programme »…Le PCF met tous ses efforts dans la préparation des Assises du 16 juin qu’il a réussi à imposer au Front de gauche, sans avoir la signature de EÉLV ou de Gauche avenir (courant Lienemann Quilès du PS) qui ne seront certainement pas co-organisateurs. Samedi 1er et dimanche 2 juin, des marches contre l’austérité et pour la VIe République ont eu lieu dans plusieurs villes.Le NPA est prêt à participer à tous les débats et il le fait déjà. Mais il ne co-organisera rien avec des partis ou des tendances membres de la coalition gouvernementale. En effet, il n’y a aucune illusion à créer sur la possibilité de faire « changer de cap » au gouvernement actuel. Seule la résistance unitaire dans les mobilisations et une alternative politique de rupture avec ce système pourront permettre de s’en sortir.Alain Krivine
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