Publié le Samedi 17 septembre 2011 à 18h21.

Philippe Poutou chez Fralib

C’est en terrain de connaissance que Philippe se retrouve vendredi 9 septembre à Gémenos (Bouches-du-Rhône) près d’Aubagne. Sa route a déjà croisé celle des Fralib au Havre l’an passé et les militants du NPA sont aux côtés des salariés de la filiale du groupe Unilever depuis des mois avec deux visites d’Olivier Besancenot.

Avec les militants de la CGT et les salariés, les discussions tournent autour des questions de l’heure. Le PSE est engagé avec l’envoi d’une centaine de lettres de licenciement qui accroît les risques de division, de dispersion des préoccupations. Dans le même temps, le boycott de la marque Lipton et l’occupation du site font pression sur Unilever afin de permettre une reprise de l’activité sur le site.

Tout en multipliant les actions de popularisation, les syndicalistes maintiennent une pression juridique et d’expertise sur Unilever pour mettre en évidence le caractère totalement injustifié de la fermeture d’un site parfaitement rentable.

Entre deux débats, le tour de l’usine déclenche, comme sur d’autres sites, le sentiment de gâchis devant des machines modernes, souvent améliorées grâce au savoir-faire des salariés, la parfaite connaissance de la production par les travailleurs. Et même des idées sur des produits meilleurs, plus naturels. C’est sûr, on voit bien qu’on pourrait facilement se passer des chefs, des patrons et des actionnaires. D’ailleurs, l’existence de stock de matières premières et le maintien de l’outil de production suggère à chacun une possible reprise « militante » de la production.

La présence de la presse locale et d’un ancien de Nestlé et de Net Cacao attestent de l’écho de la lutte des Fralib et de la présence permanente et reconnue des militants du NPA.

Le débat s’oriente vers les réponses à la crise, aux licenciements. Les salariés de Fralib sont conscients de la difficulté à gagner « tout seuls », de la nécessité non seulement de la combativité, de la solidarité mais aussi de la coordination des luttes. Philippe, reprenant l’exemple de Ford, insiste sur l’importance des soutiens autour de l’entreprise. Il développe l’idée que l’on ne gagnera pas boîte par boîte et que le début de la solution est dans la constitution d’un rapport de forces global, national, sur la question des licenciements comme sur le refus de payer leur crise. Les capacités de mobilisation des travailleurs à Fralib comme dans d’autres entreprises montrent que non seulement on peut résister mais aussi prendre nos affaires en main dans le cadre d’un autre système où les choix seront faits en fonction des besoins de la majorité, en fonction du respect de la santé de la population, des exigences écologiques. Tout le monde est bien d’accord et est bien décidé à se revoir, élections ou pas.

Robert Pelletier