La journée de grève interprofessionnelle du jeudi 29 septembre a lancé la rentrée sociale : elle n’a pas été massive, mais elle a montré que des centaines de milliers de personnes sont prêtes à se mobiliser contre les attaques du gouvernement. La grève a même été importante dans certains secteurs, notamment dans l’éducation où l’on subit de façon accélérée la dégradation des services publics et la perte du pouvoir d’achat.
Avec l’inflation, d’environ 7 %, beaucoup de personnes ne se chauffent plus ou ne peuvent pas boucler leur budget. Comme si cela ne suffisait pas, Macron veut nous attaquer sur de nouveaux fronts.
Macron veut poursuivre son offensive
D’abord sur le terrain de l’assurance chômage avec un choix indécent : celui de baisser les allocations… alors que c’est justement le moment où l’on en a besoin ! Une fois de plus, Macron et ses amis stigmatisent celles et ceux qui sont pourtant victimes d’un système incapable de donner à chacunE un travail pour vivre.
Avec son nouveau projet de réforme des retraites, il veut une augmentation de l’âge de départ à 65 ans en 2032, ainsi que la fin des régimes spéciaux. Pour cela, toujours les mêmes mensonges : ce projet viserait à sauver notre régime, alors que l’objectif est bel et bien de l’enterrer de façon à ce que les assureurs puissent récupérer le gâteau. Et tous les moyens sont bons, y compris les mensonges comme le prétendu déficit, alors que le régime est bénéficiaire cette année de plus de 5 milliards d’euros !
Les retraites et les allocations chômage, ce sont bel et bien une partie de notre salaire, donnée de façon indirecte, par la solidarité entre les salariéEs et les générations. En voulant nous la voler, Macron et le patronat veulent donc continuer à faire toujours plus de cadeaux aux capitalistes et aux grandes entreprises.
Les travailleurEs des raffineries ont raison
Si les salaires augmentaient, si le chômage diminuait, il n’y aurait aucun problème pour payer les retraites, car les cotisations augmenteraient. Les salariéEs des raffineries et d’autres secteurs se mobilisent en ce moment pour de telles augmentations de salaires : ils et elles ont bien raison, car c’est le moment. Le gouvernement et ses relais médiatiques peuvent répéter tous leurs mensonges en boucle et multiplier les coups de pression contre le mouvement des raffineurs, on connaît la rengaine, souvent utilisée par exemple contre les cheminotEs, prétendument bien rémunérés et « preneurs d’otages »... Pourtant, c’est bien la multinationale Total qui a fait 16 milliards de bénéfice net l’an dernier, et s’apprête à verser 2,6 milliards à ses actionnaires, augmentant au passage son PDG de 50 % !
Nous devons revendiquer 300 euros d’augmentation pour touTEs, un salaire minimum à 1 800 euros net, et l’indexation des revenus sur les prix, car quand les prix augmentent, nos revenus doivent suivre automatiquement. Pour ne pas perdre notre vie à la gagner, nous défendons aussi le départ à la retraite à 60 ans à taux plein (55 ans pour les métiers pénibles), ainsi que des créations massives d’emplois (en particulier dans la santé et l’éducation).
Unitaires et anticapitalistes !
La journée de grève du 29 septembre a montré que nous pouvons être une force. La prochaine étape est la « marche contre la vie chère et l’inaction climatique », une manifestation nationale ce dimanche 16 octobre à Paris (14 h à Nation). Il faut la réussir car le combat ne fait que commencer.
Dans le contexte de crises économique et climatique, de guerre en Ukraine, de dégradation de nos conditions de vie, le gouvernement et le patronat veulent, au lieu de planifier l’économie, nous prendre le peu qui nous reste. L’extrême droite, elle, est en embuscade : elle se nourrit et accompagne tous les reculs sociaux, misant sur la résignation et le désespoir causés par la situation. Nous avons toutes et tous intérêt à nous mobiliser, à construire localement comme nationalement des cadres d’action, de débats, de coordination, pour construire des grèves gagnantes et des victoires sociales.
Pour cela, le NPA se bat pour l’unité des forces du mouvement ouvrier, syndicats, associations et partis politiques : discutons comment nous regrouper et lutter pour dégager Macron, toute sa clique et son monde capitaliste. Catastrophes climatiques, guerre et crises sociales, il y a urgence à rompre avec ce système, pour construire une société libérée de l’exploitation et des oppressions.