L’usine Rencast au Poinçonnet (Indre), qui emploie 126 salariés, fabrique des pièces de voitures, avant-tout pour Renault et PSA. La fonderie était sous la menace d’une fermeture définitive après que son propriétaire, le groupe Zen, a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. Le site a pourtant des atouts: l’outil de travail est excellent et la récente « prime à la casse » concerne plus particulièrement les petits véhicules, ce qui ne peut que développer les commandes.
Les salariés n’ont donc pas accepté la fermeture annoncée du site. Le 17 mars, ils ont décidé à une écrasante majorité (123 salariés sur 126) d’entamer une grève générale avec occupation, en coordination avec les deux syndicats représentés : la CGT majoritaire, et son dynamique délégué Florent Trinquart, et FO. Le mot d’ordre était simple : pas de fermeture du site, maintien de tous les emplois sans exception, paiement intégral des jours de grève.
Ce mouvement a été exemplaire : le piquet de grève était tenu en permanence et l’outil de travail a été entretenu. Encouragés par la population locale, les salariés se sont réappropriés les locaux, et ils ont même cultivé un potager, prétextant que « le mouvement s’enracin[ait] »!
Les militants du NPA de l'Indre se sont relayés sur le piquet de grève, assurant également des distributions de tracts. Le jeudi 2 avril, alors qu’Olivier Besancenot avait prévu un déplacement dans l’usine, à la demande des salariés, en tout début de semaine suivante, les délégués syndicaux ont été reçus à Paris par les constructeurs automobiles.
Après de longues discussions et devant la combativité des représentants syndicaux, la victoire était acquise : maintien de tous les sites, aucun licenciement et paiement intégral des dix-huit jours de grève !
Cette issue incroyable est due à la dynamique engendrée par la grève générale, la détermination des salariés et le soutien qu’ils ont reçu. Elle prouve que les victoires sur le capitalisme sont possibles.
Le NPA local souhaite que l'expérience des salariés de Rencast donne des ailes à ceux des autres usines en difficulté de l’Indre : Eurostyle, où la reprise par GMD amène un plan de licenciements de la moitié des effectifs (250 personnes); Mead Emballage, où 104 licenciements sont annoncés; mais encore Spatz, Montupet, Gefco…
Après cette victoire, il a été décidé d’un commun accord entre le NPA local et les représentants syndicaux de Rencast de reporter la visite d'Olivier Besancenot.