Le 14 janvier, magistrats, avocats et fonctionnaires de justice se sont rassemblés sur les marches du palais de justice de Paris pour clamer leur refus des réformes de la justice, principalement celle concernant la suppression des juges d’instruction. C’est en scandant « Assis, debout mais pas couchés » qu’ils se sont dirigés vers la Cour de cassation où un an plus tôt, lors de l’audience de rentrée, Sarkozy avait annoncé sa volonté de supprimer le juge d’instruction. Les manifestants ont rappelé leur refus d’une justice aux ordres qui ne pourrait plus instruire les affaires politico-financières. L’imbrication du pouvoir avec le monde des affaires est telle que le gouvernement est allé très vite, convaincu qu’il fallait faire disparaître la possibilité pour les victimes de ces affaires de porter plainte directement auprès d’un juge d’instruction. Le transfert au Parquet, complètement assujetti au ministre de la Justice, de la décision de poursuivre ou non est une attaque supplémentaire au peu d’indépendance qui reste à la justice.La réforme de la justice des mineurs, annoncée elle aussi cette année, dans une optique unique de répression et d’enfermement, la fermeture massive de tribunaux, la politique du chiffre et le rappel à l’ordre de tous ceux qui ne sont pas aux ordres étaient aussi dénoncés lors de ce rassemblement. L’arrivée de la manifestation à la Cour de cassation a été houleuse, une délégation reçue quelques minutes est ressortie avec pour seule réponse, la carte de visite d’un conseiller de la ministre. C’est aux cris de « Sarkozy au dépôt » que les manifestants ont été dispersés par les gendarmes. Rendez-vous le 21 janvier pour la grève de la fonction publique et en mars pour les états généraux de la justice.
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JMB