Le parlement a voté le 28 novembre une loi autorisant les mutuelles à créer des réseaux de soins alors que seules les assurances étaient autorisées à passer des contrats avec des établissements et professionnels de santé, contrats permettant de pratiquer des taux de remboursement différenciés. Au Parlement, les éluEs du Front de Gauche ont à juste titre dénoncé « une prise en charge complémentaire à deux vitesse et un pas supplémentaire vers une privatisation rampante de la Sécurité sociale »… et se sont abstenus !Les réseaux de soins sont très développés aux États-Unis. Les HMO (Health maintenance organization) mis en place par les assureurs prennent en charge un tiers de la population. Ils encadrent les pratiques médicales de manière à limiter au maximum les coûts. Ils sélectionnent les malades et ceux atteints de pathologies qui pourraient s’avérer coûteuses.Transformer pour privatiserAvant d’avoir recours à un médecin, il faut joindre par téléphone son assurance. La compagnie d’assurance pourra refuser la consultation médicale ou certains soins, et donner uniquement des conseils ou orienter vers des professionnels de santé non médecins qui pourront pratiquer des examens cliniques, établir des diagnostics et éventuellement traiter des maladies mineures. Dans certains cas, la décision d’hospitalisation est soumise à l’approbation d’une infirmière désignée par l’assurance. Et les médecins bénéficient de primes si le montant des cotisations versées par leur malade est bien supérieur aux dépenses remboursées.La coopération entre divers professionnels de santé est évidemment nécessaire, mais ce n’est pas le but de ces prétendus réseaux de soins. Leur objectif est de réduire les dépenses des complémentaires santé, et leur principal effet sera de transformer en profondeur la Sécurité sociale en vue de sa privatisation.Il n’y a pas de meilleure solution pour un système de santé efficace qu’un service public intégralement pris en charge par la Sécurité sociale, et des centres de santé pluridisciplinaires et proches de la population, assurant la gratuité des soins et de la prévention et leur accès pour tous. S. Bernard