Le sommet de Strasbourg, marqué par l’offensive de charme de Barack Obama, a permis de remobiliser les alliés de l’Otan en soutien à la politique guerrière des Etats-Unis. Le sommet a décidé l’envoi de 5000 soldats supplémentaires en Afghanistan, en complément de l’augmentation de 17000 soldats déjà décidée par les Etats-Unis.
Nicolas Sarkozy, tout content de sa décision de réintégration de la France dans le commandement militaire de l’Otan, a fait de la surenchère : « Nous n'avons pas le droit de perdre […] là-bas se joue une partie de la liberté du monde ». Et Angela Merkel rajoute : « L'Afghanistan est vraiment notre épreuve de vérité […] une responsabilité historique ». Ils prétendent y « défendre des valeurs » alors que leurs hommes de main sont en train de faire passer une « nouvelle loi sur la famille afghane » qui consacre le statut d’infériorité de la femme soumise à son mari au nom de la religion. Cette hypocrisie sert à justifier une guerre impérialiste qui détruit un pays et impose mille souffrances aux populations pour la défense des intérêts des multinationales.
La Croatie et l'Albanie ont été intégrées à l’Otan et la Géorgie et l'Ukraine ont « vocation » à le faire. On a réaffirmé que « l'Otan et la Russie ont des intérêts communs en matière de sécurité ». Obama propose le dialogue à l’Iran tout en persistant dans sa volonté de construire en Pologne et en Tchéquie un bouclier antimissile qui, dit-il, « perdrait sa raison d’être le jour où l’Iran cesserait de poser un risque nucléaire ».
D’un côté le dialogue, l’ouverture, la rupture avec la politique de Bush, la réouverture de discussions avec la Russie sur le désarmement et la proclamation démagogique de vouloir un monde « sans armes nucléaires », de l’autre la guerre en Afghanistan, le renforcement des alliances militaires dans le cadre de l’Otan, les menaces contre l’Iran et la Corée.
La nouvelle stratégie définie par Obama est bien une offensive des Etats-Unis pour maintenir leur leadership sur le monde. Les grandes puissances européennes joignent leurs voix à ce concert de duplicité pour justifier l’augmentation de leur engagement militaire et préserver les intérêts de leurs propres multinationales.
Cette duplicité était aussi dans la politique de la police française et allemande qui ont tout fait pour empêcher que puisse avoir lieu la manifestation démocratique et internationaliste réunissant des manifestants venus de toute l’Europe. Derrière les hypocrites proclamations démocratiques, tout avait été fait pour provoquer les affrontements, pousser à bout tous ceux qui voulaient affirmer leur opposition à la politique des grandes puissances contre les peuples et ainsi donner à la propagande officielle le prétexte de se déchaîner contre les casseurs.
Malgré les provocations, la voix de ceux qui exigent le retrait des troupes impérialistes d’Irak et d’Afghanistan et militent pour le droit des peuples, contre la guerre et l’impérialisme a su se faire entendre.