Depuis trois ans, c'est du côté de Port-Leucate que se passe la rentrée du NPA. Pendant quatre jours, près de 900 participantEs – militantEs, sympathisantEs et leur famille – se sont retrouvéEs pour préparer une année notamment marquée par les échéances électorales.
N'en déplaise aux esprits chagrins, l'université d'été 2011 a encore été un lieu de rendez-vous incontournable en cette rentrée. Succès numérique avec certes un nombre de participantEs en légère baisse par rapport à l'année dernière mais encore un des plus importants dans la gauche de la gauche. Succès politique avec de nombreux invitéEs venuEs notamment de la sphère anticapitaliste internationale, le tout dans un cadre toujours convivial voire festif.
Beaucoup d'articles de presse ont parlé de la « crise du NPA » depuis quelques mois. Cette édition 2011 a donc été la preuve de la vitalité d'un parti, certes en situation difficile, mais bien vivant et plein de ressources. Et l'exercice qui consiste à rendre compte de la globalité de cette université d'été reste mission impossible. Pensez donc : 73 réunions de débats, formation, etc. (réunissant entre 500 et 600 participantEs chaque demi-journée), des « travaux pratiques » en fin d'après-midi, des soirées culturelles avec un spectacle théâtral et des projections, des rencontres avec des auteurs, un grand meeting de rentrée... Dans une relecture tout à fait subjective, arrêtons-nous sur quelques moments incontournables de cette année. Que les oubliéEs nous pardonnent, les choix étaient encore cette année difficiles. L'écho des révolutions du monde arabe a évidemment eu une résonance particulière du côté de Port-Leucate. En quatre séances, les participantEs ont pu en prendre la mesure. Sans chercher à en faire des modèles achevés, mais en tentant de comprendre et de mettre en perspective les acquis et les difficultés rencontrées, ces séances ont réuni à chaque fois entre 100 et 150 participantEs en compagnie notamment d'Alhem Belladj (Tunisie), Nazar Abdullah (Irak), Ghayath Naisse (Syrie) et Mélanie Souad (Égypte).
C'est aussi à peu près le même nombre de personnes qui le premier matin sont venues écouter le passionnant Daniel Mermet, journaliste à France Inter. Celui-ci, après avoir exécuté le « journalisme militant » d'un certain nombre de ses collègues relayant les idées des classes dirigeantes, a exposé ses conceptions sur le rôle critique de son métier et la fonction subversive que devrait être celle des médias. La question de la dette a traversé l'ensemble de l'université d'été. Du premier jour, avec Éric Toussaint (CADTM) et le Groupe de travail économique du NPA qui ont tracé les contours de cette « dette illégitime », au dernier après-midi où ont été débattues par différents économistes et militants les réponses anticapitalistes que peut défendre le NPA, en passant par le « cas d'école » grec avec Giorgos Mitralias (CADTM), le tour d'horizon fut assez complet.
Comme chaque année, la Société Louise-Michel a apporté un vrai plus au programme avec ses nombreux invitéEs sur des sujets généraux (la révolution abordée sous des éclairages divers par François Sabado ou Gus Massiah, des retours multiples sur Daniel Bensaïd avec en particulier Edwy Plenel) ou plus pointu (la représentation artistique de la Commune de Paris, le fait religieux, etc.). Et si l'on ajoute la présence de nombreux invités français (des débats avec des membres d'Alternative libertaire, des Alternatifs ou du Mouvement des objecteurs de croissance) ou internationaux (notamment de l’État espagnol, d'Italie, du Portugal et même du Bangladesh), on peut dire que les discussions – en toutes les langues – n'ont pas manqué. Point d'orgue de ces quatre jours, le meeting du lundi 29 août a en premier lieu marqué l'engagement du NPA sur les terrains internationaux : en solidarité avec les révolutions du monde arabe, avec les luttes pour les droits du peuple palestinien, aux côtés des « Indignés » de l'État espagnol. Il marque aussi la rentrée du parti en mettant en avant la nécessité d'une campagne contre la dette et les politiques d'austérité, comme l'ont développé Christine Poupin et Olivier Besancenot dans leurs interventions. Et bien évidemment, ce meeting s'est conclu par une intervention de près de quarante minutes de notre camarade Philippe Poutou, candidat du NPA à l'élection présidentielle. Un ouvrier candidat pour porter l'ensemble de notre programme anticapitaliste.
Et comme il est plus sympa de finir en chanson, la traditionnelle Internationale chantée en fin de meeting a vite laissé la place au son de Zone d'Expression Populaire. Une musique métissée pour pourfendre les politiques racistes, un bon résumé de l'esprit de notre université d'été. Vivement l'année prochaine !
Commission Université d'été