Si le vent qui soufflait n’était pas particulièrement chaud ce lundi 24 août, les différentes interventions faites lors du meeting de l’Université d’été ont bien fait remonter la température...
Membre de la direction du NPA, Armelle Pertus a introduit la soirée en présentant le cadre du meeting : l’enjeu d’un projet de transformation révolutionnaire pour combattre les différentes dimensions de la crise du capitalisme. Elle est ensuite revenue sur le bilan de cette année marquée par les attaques en rafales d’un gouvernement à plat ventre devant les patrons et d’autant plus violent contre le monde du travail, particulièrement contre celles et ceux qui tentent de résister. Car les mobilisations existent sur les salaires, les conditions de travail, contre les licenciements ou les grands projets inutiles, pour défendre les services publics, mais trop dispersées et sans perspectives politiques communes pour construire la convergence capable de bousculer les rapports de forces.
Le capitalisme c’est la guerre, a rappelé Julien Salingue de la direction du NPA. La décomposition politique du Moyen Orient, conséquence des politiques impérialistes dans cette région qui n’en finissent pas pour autant de jeter de l’huile sur le feu, transforme les peuples en réfugiés, comme en Syrie où la moitié de la population a dû tout abandonner pour tenter de survivre. C’est aussi la guerre idéologique, avec une nouvelle phase de la « lutte contre le terrorisme » initiée par Bush qui devient de plus en plus la lutte contre « l’ennemi intérieur », musulman bien sûr, alimentant le FN sans qu’il n’ait besoin de rien faire..
Yousif Fatihelrahman (dit Fathi), un des migrants de La Chapelle en lutte depuis juin, a dénoncé les responsabilités des impérialismes dans les migrations et appelé à la solidarité autour des migrantEs (voir pavé dans ce dossier).
Notre porte-parole Christine Poupin a enchaîné sur les réfugiéEs climatiques, premières victimes du réchauffement, avant de développer les propositions que le NPA portera dans les mobilisations de l’automne autour du sommet de la COP 21 à Paris (voir pavé dans ce dossier).
Se hisser à la hauteur des enjeux
Enfin, sans dissimuler les difficultés que connaît le NPA, Philippe Poutou a exprimé la volonté des militantEs réunis lors de cette université d’été : se donner les moyens d’être utile pour construire les résistances, mais aussi amener des réponses politiques à la hauteur des enjeux des crises que nous vivons. Pour cela, il faut commencer par tirer les leçons des choix des différentes forces avec lesquelles nous discutons (ainsi, des composantes du Front de gauche tiraillées entre exacerbation du chauvinisme et dépendance par rapport au PS, mais partageant le même horizon indépassable de l’électoralisme) et des nouveaux problèmes internationaux.
La mobilisation du peuple grec pose le problème des cadres politiques pour en finir avec les politiques d’austérité : le gouvernement Tsipras a refusé de s’appuyer sur les mobilisations pour rompre avec les diktats de l’Union européenne et du patronat grec, c’est une impasse. Un programme de mesures anticapitalistes (annuler la dette, prendre le contrôle des capitaux et des banques, exproprier les secteurs clés) pourrait ouvrir un espoir de lutte commune des travailleurs et des peuples d’Europe et bien au-delà, car en finir avec l’austérité, c’est commencer par rompre avec les lois du capitalisme et les institutions qui les défendent.
Des questions largement débattues par les militantEs et sympathisantEs, dans une ambiance chaleureuse : de quoi faire le plein d’énergie avant la rentrée.
Cathy Billard