Mercredi 18 mai, le Premier ministre Manuel Valls, en compagnie de trois autres ministres dont celle de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, était en visite à Évry pour inaugurer la « Fabrik », un local pour encourager les « projets des jeunes », dixit la presse locale, 50 mètres carrés, pas plus, en centre-ville... et pour tenir un meeting pour défendre la loi travail. Valls avait choisi « sa » ville, dont il a été maire pendant plus de 11 ans pour ouvrir une série de « rencontres citoyennes » qu’il a programmées jusqu’à la fin août dans plusieurs villes du pays. Histoire sans doute de se tenir prêt si Hollande ne voulait plus ou était empêché pour une raison quelconque de se représenter à la présidentielle.
Quelques jours auparavant, une réunion unitaire avait été appelée par Sud Poste 91. Solidaires, Parti de gauche, NPA, Front de gauche, Nuit debout, Attac et PCF y avaient décidé d’appeler d’une part à se rassembler devant la Maison des syndicats sur l’Agora d’Évry, comme l’avait proposé de son côté la CGT, puis à partir en manifestation dans les rues d’Évry, à proximité du meeting tenu en fin de soirée.
300 personnes se sont ainsi rassemblées, avec en plus des organisations ou associations déjà citées, des militantEs de la FSU, à la Bourse du travail de l’Agora. Et c’est touTEs ensemble que nous sommes ensuite partis en manifestation contre la loi El Khomri et le coup de force du 49-3. Le meeting était protégé par un important appareil policier, plusieurs centaines de CRS en robocops. Sans doute au moins un policier par manifestantE, et au total plus que les personnes présentes au meeting dont les participantEs avaient été triés sur le volet, un représentant du Front de gauche de Corbeil-Essonnes s’en voyant même interdire l’accès... Ce qui, le lendemain, a suscité ce titre amusant du journaliste chargé de faire le papier dans le Parisien :« On refuse du monde »...
Rien en tout cas qui surprenne de la part de Valls chez les militantEs et les manifestantEs qui ont crié leur hostilité à son intention.