Déclaration adoptée par 99 des 210 déléguéEs à l'issue du 5e congrès du NPA.
La pandémie et ses conséquences sonnent comme des avertissements. Le capitalisme, la course aux profits, mènent l’humanité à la catastrophe. Guerres, crises écologiques mettent dangereusement en péril la vie sur terre, crise économique, pénuries… Ici, Macron entend poursuivre l’offensive néolibérale contre nos droits, en particulier en s’attaquant ces prochaines semaines à nos retraites. Il y a urgence à rompre avec ce système à bout de souffle.
Les grandes puissances impérialistes se redéploient, les concurrences s’exacerbent, l'extrême droite menace. Les politiques guerrières et la course aux armements se renforcent. Partout, nous sommes du côté des peuples et de leur droit à l’autodétermination, comme en Ukraine, solidaires face à l’agression de Poutine.
En l’absence d’une alternative écosocialiste, s’appuyant sur l’auto-organisation de celles et ceux d’en bas, la machine infernale capitaliste continuera de s’emballer. Internationalistes, anticolonialistes, nos espoirs se nourrissent des mobilisations féministes et contre la dictature en Iran, des grèves pour les salaires en Angleterre, des manifestations pour la démocratie en Chine, des luttes contre le racisme aux États-Unis, des luttes contre le chlordécone aux Antilles... Nous agissons en solidarité avec toutes ces mobilisations. Si les luttes sont bien réelles, elles peinent à gagner. Les plus massives et radicales, celles du printemps arabe notamment, sont parvenues à se débarrasser de régimes autoritaires et corrompus. Mais aucune n'a débouché sur une alternative émancipatrice. La contre-offensive réactionnaire s'est accompagnée de massacres de masses et du retour en force de régimes dictatoriaux.
Pour maintenir leur domination, les capitalistes sont prêts à tout. Ils renforcent leurs offensives racistes, islamophobes et autoritaires. Des gouvernements d’extrême droite imposent des politiques discriminatoires, climaticides, réactionnaires. La menace fasciste revient en force. Elle nécessite vigilance, luttes spécifiques et cadres unitaires pour la combattre.
Macron s’en prend aux plus précaires d'entre nous avec la réforme de l’assurance chômage, avec la loi Darmanin contre les migrant·e·s. La réforme des retraites prétend repousser l’âge de départ à 65 ans. Plus qu’une nouvelle « réforme », cette offensive en faveur des capitalistes porte en elle le projet d’une société de sur-exploitation : travailler toujours plus, plus longtemps… et pour des revenus toujours faibles. C'est une véritable provocation contre l’ensemble de celles et ceux qui, par leur travail manuel ou intellectuel, font tourner la société, tout particulièrement les femmes.
Macron place la barre très haut. Pour lui, ça passe ou ça casse : la réforme ou la dissolution. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de bloquer le pays. Il faut dégager Macron. Cela implique l'unité des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse, de leurs organisations, de la base au sommet. Cela nécessite surtout un mouvement par en bas, dans les lieux de travail et d’études, dans les communes et les quartiers, qui organise et décide de la lutte.
Refus des licenciements, augmentation des salaires, baisse du temps de travail... il faut rompre avec l’exploitation capitaliste qui fait passer les profits avant nos vies. Dans les entreprises et sur tous les lieux de travail, nous agissons pour construire des outils de résistance collective – syndicats, collectifs, etc. Les combats contre l'exploitation, les combats contre toutes les oppressions et pour la préservation de la planète sont liés. Les luttes écologistes, féministes, LGBTI, antiracistes ont leur dynamique propre et leurs formes organisationnelles. Leur auto-organisation construit l'émancipation de toutes et tous. Leur convergence ouvre la voie à une confrontation avec ce système et les pouvoirs qui le défendent.
Une organisation Internationaliste, anticapitaliste, féministe et écosocialiste
En 2009 nous avons initié le NPA dans l’espoir de nous regrouper dans un même parti avec toutes celles et tous ceux qui se situaient dans une perspective anticapitaliste, en rupture avec la gauche de gestion du système. Ce projet est plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, nous renouons avec le fil de la construction d’un parti utile pour les exploitéEs et les oppriméEs. Dans la dernière séquence, le vote Mélenchon puis NUPES a été l'outil utilisé par une partie importante des classes populaires pour se défendre contre Macron et l’extrême-droite. Mais sur le plan militant, des dizaines de milliers d’anticapitalistes sont orphelinEs d’une organisation politique qui agit pratiquement dans la lutte des classes, au-delà des échéances électorales. Une organisation convaincue qu’on ne pourra mettre fin à l’exploitation, aux oppressions et à la destruction des écosystèmes sans renverser le capitalisme, sans une transformation révolutionnaire de la société, une organisation en dialogue et confrontation sans sectarisme avec les autres courants du mouvement social.
Des groupes en désaccord avec ces perspectives se sont développés dans le NPA. Dans certaines villes et secteurs, dans nos instances, le NPA est devenu un front d'organisations, en concurrence les unes avec les autres. Nous refusons cette situation qui transforme notre parti en champ de bataille. Devant leur refus de changer de fonctionnement, nous décidons de continuer le NPA en actant la séparation avec ces groupes.
Dans les prochaines semaines, le NPA répondra présent dans toutes les mobilisations : contre la réforme des retraites, pour la santé et l’hôpital public, en défense des migrantEs dès les prochaines marches des solidarités, pour construire la grève féministe du 8 mars, contre les projets de méga-bassines, la relance du nucléaire et l'enfouissement des déchets à Bure...
A l’échelle locale et nationale, nous lançons une campagne militante pour nous adresser à toutes celles et tous ceux qui ont l'envie commune de construire une organisation anticapitaliste, révolutionnaire et unitaire.
La première sera une réunion publique à Paris le mardi 17 janvier à la Bellevilloise, avec nos porte-parole Olivier Besancenot, Christine Poupin, Philippe Poutou et Pauline Salingue.