La crise du capitalisme impose d’avancer un projet de rupture avec ce système, pour un écosocialisme du xxie siècle débarrassé des impasses, impostures et crimes du siècle précédent. Le projet initial du NPA demeure actuel face à une crise aux multiples facettes d’un système capitaliste désormais mondialisé ; effondrement du « socialisme réel » et basculement vers un nouveau monde après la chute du mur de Berlin, marqué par exemple par le retour des « guerres chaudes », mutations d’un mouvement ouvrier qui, sur le plan syndical comme sur le plan politique, subit sur la longue durée un mouvement d’adaptation au capitalisme et aux politiques libérales. Il nécessite le rassemblement des anticapitalistes, des écologistes radicaux, des militantEs du mouvement social, syndical, associatif. La nouvelle époque, dont il faut d’ailleurs constamment renouveler le travail d’analyse et de décryptage, implique une redéfinition du programme, de la stratégie et, sans doute, du type de parti à construire. Mais à ce projet, la direction issue de la conférence nationale de juin a désormais tourné le dos. Sans doute est-ce aussi le reflet du marché de dupes que fut d’un certain point de vue le congrès de fondation : le ralliement d’une série de groupes par ailleurs hostiles au projet ne s’explique que parce qu’ils faisaient le pari que le processus leur donnerait une occasion inédite d’élargir leur champ de recrutement – et, accessoirement ou non, de réduire l’influence d’un courant politique « marxiste ouvert » qu’ils avaient toujours combattu. Aujourd’hui, les crises économique et écologique s’approfondissent, la situation internationale subit des bouleversements majeurs. Pourtant, le NPA est incapable de peser sur le champ politique et social. Passé de l’isolement subi à l’isolement choisi, sa direction se contente le plus souvent d’une posture propagandiste et s’interdit toute confrontation politique.
Cette situation rend nécessaire la constitution d’un courant public, qui porte haut l’objectif de construire un parti anticapitaliste large. Ce courant doit être porteur d’une orientation alternative pour le NPA. Il tentera sans relâche de convaincre au sein du NPA, mais sans s’interdire de s’adresser aux militantE du mouvement social et politique, dont beaucoup sont passéEs par le NPA et l’ont quitté, surtout dans la dernière période. Car les objectifs que nous nous fixons sont ambitieux. Dans les mois qui viennent, il s’agit de commencer à regrouper les forces disponibles pour construire un bloc de gauche indépendant du PS, un bloc anticrise pour affronter les inévitables remous sociaux à venir, face à la violence des politiques d’austérité qui seront menées. Il faut dès aujourd’hui prendre des initiatives et mener le débat sur le terrain programmatique, sur la socialisation des banques, la dette illégitime, l’écologie et notamment la sortie du nucléaire, la démocratie. Ces forces disponibles sont pour l’heure réduites, car ni le Front de Gauche ni ses composantes n’ont fait la clarté sur la question de l’indépendance vis-à-vis du PS. Mais le vrai rendez-vous est fixé après 2012, lorsqu’une séparation s’opérera entre ceux qui iront ou soutiendront un gouvernement socialiste et les autres. Il faudra alors développer une politique de rassemblement sans exclusive vis-à-vis de forces politiques mais aussi envers les équipes du mouvement social. C’est la fonction du courant : il devra mener, dans la mesure du possible, la politique que le NPA devrait mener.
Cette réunion est ouverte à celles et ceux qui se reconnaissent dans cette orientation. Elle se tient à partir du samedi 5 novembre, 10 heures, à la Bourse du travail de Saint-Denis.
Guillaume Floris, Ingrid Hayes, Jean Malifaud, Myriam Martin, Monique Migneau