Les régionales se sont déroulées en pleine campagne sur « l’identité nationale » raciste et islamophobe. Le NPA est le parti politique le mieux à même de s’y opposer sans se soucier des effets électoraux de son positionnement. Issue d’un quartier populaire, la candidature d’Ilham portant le foulard était un atout pour rejeter (et non pas soutenir) l’ethnicisation des questions sociales, montrer la voie de l’engagement politique contre les replis communautaristes ; changer les perceptions en faisant partie de notre « tous ensemble ». On peut afficher sa foi et être féministe, laïque et anticapitaliste. En France, et au sein-même des régimes islamiques les plus dictatoriaux, contre des courants intégristes et répressifs, le clivage essentiel n’est pas la religion ni un foulard porté avec des intentions et logiques contradictoires : c’est la défense concrète de droits sociaux et de libertés individuelles et collectives, contre l’ingérence de pouvoirs religieux dans les choix individuels, y compris religieux. Le NPA doit aider à l’émergence d’un parti de masse anticapitaliste qui combat en pratique, en son sein et dans la société pour que la religion ne soit pas un obstacle à l’engagement politique et militant commun écologiste, anticapitaliste et sur les axes suivants. Féminisme. Nous nous revendiquons du combat contre le patriarcat et contre toutes les violences faites aux femmes, pour leur émancipation. C’est en tant que féministes qu’il s’agit de reconnaître la diversité des cheminements vers l’émancipation et soutenir toutes les femmes qui luttent concrètement (avec ou sans voile) pour leur pleine reconnaissance comme être humain et responsable. Luttes combinées. Nous critiquons l’hypocrisie des discours émancipateurs accompagnant les guerres des puissances impérialistes. Mais nous combattons aussi les oppressions qui divisent les travailleurs et cherchons leur unité politique contre toutes les discriminations. La lutte contre l’impérialisme, le racisme blanc civilisateur ne signifie donc pas l’arrêt de la critique à l’égard des relations d’oppression au sein des nations (ex) colonisées ou non occidentales ; de même que la lutte contre l’islamophobie n’empêche pas la critique de l’islamisme et des intégrismes religieux. Laïcité. Nous considérons comme un acquis la séparation de l’État de tout pouvoir d’ingérence politique de l’Église et de tout clergé. Et nous nous appuyons sur la jurisprudence et l’interprétation de la laïcité produite par la Ligue des droits de l’homme qui distingue deux sphères publiques. Celle des institutions d’État où devrait s’imposer la neutralité, d’une part ; et la sphère sociétale d’autre part, où la laïcité permet aux usagers et citoyen-ne-s (à leurs élu-e-s, qui ne sont pas des fonctionnaires !) d’exprimer leurs convictions ou croyances en toute liberté, dans le respect des libertés publiques. C’est pourquoi dans cet espace public et politique, la visibilité du foulard n’est pas anti-laïque. Rendre visible notre égalité dans la diversité et l’unité de nos luttes. Venant de cheminements variés, tou-te-s nos membres doivent être égaux et égales sur la seule base de l’adhésion à notre programme. Les luttes de Franz Fanon et Malcolm X, Martin Luther King et bien des théologies de la libération s’intègrent à nos bilans... Et si la religion sert à justifier l’ordre inégalitaire et les oppressions, la foi peut aussi se retourner contre eux. Alain Pojolat (comité exécutif, commission immigration), Catherine Samary (commission internationale), Fanny G. (comité exécutif, commission intervention féministe), Jean-Paul Mignon (conseil politique national, Aubagne La-Ciotat), Nora Benameur (conseil politique national, commission quartiers populaires, Avignon)