À en croire certains proches de Macron cités par la presse, le projet de loi « confortant les principes républicains », présenté en Conseil des ministres le mercredi 9 décembre, constitue pour le président un moment essentiel de son quinquennat. Lorsque l’on sait que cette loi, au départ baptisée « loi sur les séparatismes », a pour principal objet de renforcer les mécanismes de stigmatisation et de discrimination des musulmanEs – au nom, bien sûr, de la lutte « anti-terroriste », et que son examen va être étalé sur de nombreux mois, on ne peut qu’être inquiets quant à la tournure que va prendre le débat public alors que la présidentielle est déjà, pour beaucoup, dans la ligne de mire.
Les partisans de la loi « séparatisme » ne cessent de répéter leur volonté de « défendre la laïcité ». Élément symbolique s’il en est, le 9 décembre est le jour anniversaire de l’adoption, en 1905, de la loi de séparation de l’Église et de l’État, considérée comme le fondement de la laïcité « à la française ». L’occasion de revenir, dans ce dossier, sur cette laïcité toute particulière, à géométrie variable, dont l’instrumentalisation ne date pas d’aujourd’hui.