Publié le Dimanche 5 juin 2016 à 09h48.

Débattre pour un renouveau des idées communistes

L’affaiblissement irréversible du PCF exprime aussi un recul du niveau de conscience et d’organisation au sein de la classe ouvrière.

Tout au long de son histoire, malgré ses reniements et trahisons, le PCF a été l’expression d’une conscience de classe certes déformée mais néanmoins bien réelle. Il a entretenu confusément le sentiment que, d’un côté, il y avait les patrons, le capitalisme, et de l’autre, une classe ouvrière porteuse de l’avenir de la société.

Tout au long de cette histoire, le mouvement trotskiste s’est adressé à ses militantEs, souvent malgré l’hostilité entretenue par l’appareil, les calomnies, voire la violence physique, dans la perspective de contribuer à ce que leur dévouement se dégage du marais réformiste pour retrouver les chemins de la lutte de classes révolutionnaire.

Cette politique voulait ouvrir une autre perspective que l’impasse de l’électoralisme qui a constamment poussé le PCF dans les bras d’« alliés » qui ne visaient qu’à l’étouffer. Cette démarche n’a pas été vaine, même si elle n’a pas pu donner naissance à un véritable parti des travailleurs, communiste et révolutionnaire.

Redonner un contenu contestataire et révolutionnaire

Cette bataille pour que les militantEs qui continuent à se réclamer du communisme rompent avec la gauche institutionnelle n’a pas épuisé ses possibilités. Cela passe par un retour sur l’histoire pour dégager les leçons de cet effondrement politique, mais aussi par une discussion sur l’actualité du socialisme et du communisme. Ce ne sont pas les idées qui ont failli mais leur dévoiement à des fins politiciennes, au nom d’intérêts d’appareils contraires à ceux des classes exploitées et opprimées.

Cela signifie aussi gagner à ces idées une nouvelle génération, une jeunesse capable de leur redonner force et vigueur, rayonnement, un contenu contestataire et révolutionnaire.

Ces discussions se mènent au coude-à-coude, dans les luttes et les mobilisations. Elles supposent aussi que les anticapitalistes et révolutionnaires redonnent crédibilité à des idées qui, pour la grande majorité de l’opinion, ont dramatiquement échoué. Pourquoi ce qui a échoué hier peut réussir demain ? En quoi l’évolution du capitalisme, la mondialisation libérale et impérialiste ont mûri les possibilités objectives, les moyens économiques, sociaux, culturelles pour une transformation de la société à l’échelle internationale ? Le socialisme dans un seul pays était un mensonge, l’internationalisme fondé sur la coopération des peuples est l’avenir.

Un vaste travail qui s’inscrit dans la continuité du fil rouge qui relie les multiples combats pour l’émancipation…

Yvan Lemaitre