La première réunion du CPN de 2014 s’est tenue le week-end dernier dans un contexte délétère. L’offensive menée contre les travailleurs et les classes populaires par le gouvernement, au nom du pacte PS-Medef, laisse le terrain à une offensive idéologique et politique de tout ce que la société compte de réactionnaires qui occupent la rue. Et le mouvement ouvrier reste dans l’expectative, sans réel ressort.
Deux points principaux étaient à l’ordre du jour : la situation politique, avec le rôle du NPA dans les mobilisations et les résistances, et la préparation des échéances électorales, tant municipales qu’européennes.La discussion sur la situation politique s’est principalement centrée sur notre intervention, en particulier au sein des organisations syndicales, pour le retrait du « Pacte de responsabilité ». Cela signifie mener la bataille contre le dialogue social et la participation des organisations syndicales à la conférence sociale qui doit le mettre en œuvre, en engageant une large campagne de dénonciation du plan gouvernement-Medef, en travaillant à ce que le rejet du plan et du dialogue social s’exprime le plus largement possible au sein des organisations syndicales, en aidant à la fédération de ces oppositions syndicales.Cette préoccupation doit s’accompagner d’une bataille politique pour ne pas laisser les forces réactionnaires occuper le terrain, exercer leur pression qui vise à étouffer les luttes ouvrières et populaires. Nous voulons mettre à l’ordre du jour la perspective d’une grande manifestation nationale, un week-end de la révolte contre le gouvernement, le pacte PS-Medef, et contre la droite et l’extrême droite. Il faut qu’une réelle opposition à la gauche du gouvernement s’exprime dans la rue. Nous voulons dans ce but nous adresser à l’ensemble des travailleurs, à toutes les organisations, en particulier au Front de gauche, à ses composantes. Il n’est plus possible d’hésiter, on ne peut composer, le pacte de responsabilité ne se négocie pas, il se combat. Des discussions ont lieu au sein du CPN, en particulier avec les camarades du courant Anticapitalisme et révolution qui ont défendu leur propre résolution politique sur la façon dont se formule et se mène cette politique, mais un large accord se dégage sur l’objectif.
Une centaine de listes aux municipalesLa discussion sur la préparation des différentes échéances électorales s’est inscrite dans ce cadre. Nous préparons une centaine de listes pour les municipales, listes NPA, listes unitaires avec des sections du Parti de gauche, voire du Front de gauche, des listes d’opposition au gouvernement. La diversité des accords a été l’objet de critiques, des camarades pensant que cette diversité nuit à la lisibilité de notre politique d’opposition. À propos des échéances des élections européennes, un large accord s’est exprimé sur la nécessité de rassembler nos forces pour nous donner les moyens financiers d’être présents dans cette bataille. Une motion sur ce point a été adoptée à une très large majorité (cf. ci-dessous).Une motion prenant position contre la participation du NPA à un projet de manifestation le 15 mars pour l’abrogation de la loi de 2004 « sur les signes religieux dans les écoles publiques » a été mise en minorité de quelques voix.Dans le cadre de ce CPN, a aussi eu lieu une discussion sur la Galaxie Dieudonné, introduite par Michel Briganti, co-auteur du livre, un débat riche sur la lutte contre l’imposture du prétendu humoriste, militant antisémite d’extrême droite.En conclusion, un CPN de travail à travers lequel se sont dégagées des convergences, tout en poursuivant le débat…
Yvan LemaitreMotion élections européennes et campagne financière (Extraits)
Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière qui implique un choix. Le bilan de la première phase de la campagne financière est positif mais inférieur à ce qui serait nécessaire. Nous avons rassemblé un tiers de l’objectif, un cinquième concernant le nombre de donneurs.Rappelons-nous, nous sommes dans la même situation qu’au début de l’année 2012 lorsqu’il s’était agi de débloquer les fonds nécessaires à la campagne pour les parrainages afin que que Philippe Poutou puisse être candidat à l’élection présidentielle. Nous avions alors pris la bonne décision et nous avions réussi. Le défi que nous avons à relever est, d’une certaine façon, du même ordre. Bien sûr, collecter des euros pour que nous puissions présenter des listes aux européennes n’est pas la même chose que partir à la recherche de parrainages de maires, mais cela demande la même conviction politique et aussi un effort militant de même ampleur. Un effort bien plus enthousiasmant puisqu’il s’agit là d’aller au-devant de nos proches, de nos camarades de travail pour partager nos idées, nos objectifs, donner envie d’être solidaires de notre combat, de l’aider voire d’y prendre sa place.Le CPN pense que, cette fois aussi, il est possible de relever le défi pour les européennes de 2014. Le CPN décide d’aller jusqu’au bout de la bataille que nous avons, ensemble, engagée.Nous maintenons l’objectif d’être présents dans les sept circonscriptions de la métropole. Nous déciderons le moment venu du nombre exact de circonscriptions et des modalités de notre campagne ( profession de foi ou non) selon les moyens financiers que nous aurons obtenus en sachant qu’il est nécessaire d’être dans 5 circonscriptions pour avoir droit aux émissions radio et télé officielles.[...]Cela signifie engager une véritable campagne politique contre l’Europe de la BCE et du TSCG, contre l’Europe de l’austérité, pour une Europe des travailleurs et des peuples et pour cela mobiliser tout le parti.Le week-end des 15 et 16 février sera un premier moment fort de cette campagne où chaque comité devra prendre au moins une initiative publique.Nous avons bien conscience du contexte difficile. Mais les tensions et contradictions sociales et politiques à l’œuvre ouvrent de nouvelles possibilités pour les anticapitalistes à condition que nous osions disputer le terrain aux forces institutionnelles pour nous affirmer comme une force qui comptera pour l’avenir.Cette force, ce sont nos idées, la colère et les révoltes qui traversent le monde du travail et la jeunesse. C’est notre volonté de combattre les idées de la droite, et du FN (annoncé dans les sondages comme arrivant premier aux élections européennes), notre détermination à vouloir préparer l’affrontement avec ce gouvernement.Donnons-nous les moyens de les exprimer, de les faire entendre.