Si vous écrivez un livre, toutes statistiques confondues, vous pouvez en vendre au mieux 6 000 exemplaires, et vous toucherez, dans un ou deux ans, un ou deux euros par livre, mais ça c’est vous...
Si vous êtes unE people, ayant de préférence été trompéE par son compagnon, alors, par l’odeur du gain alléché, vous trouverez un éditeur qui vous organisera un « coup médiatique ». Le peuple avide de faits divers et de contes de fée/sorcière, ne verra pas le mépris que vous avez pour lui en l’associant à ce qui se passe dans votre salle de bain et achètera avidement votre livre.
Pour mieux vous appâter, l’éditeur vous donnera plein de sous pour que vous écriviez plein de trucs dégoutants qui font vendre – cela s’appelle un « à valoir » –, n’hésitez pas à demander 100 000 euros, un tiens vaut mieux... Et quand le peuple crédule aura acheté vos livres nauséabonds, vous aurez encore des sous. Mais comme l’éditeur en aura gagné beaucoup, beaucoup, beaucoup, il sera généreux, généreux, généreux : demandez donc au moins 3 euros par livre !
Catherine Segala