Film suédois, 1h59 min, sorti le 26 octobre 2022.
Adam, jeune fils d’un pêcheur, est admis à l’université el-Azhar au Caire, centre essentiel de l’Islam sunnite. Persuadé de pénétrer dans un lieu de piété, il se rend assez vite compte que certains prennent des libertés avec les règles morales tandis que s’expriment de façon plus ou moins ouverte différentes interprétations de l’islam parfois en lien avec des positionnements politiques.
Conflits et conspirations
Brusquement, meurt le grand iman d’el-Azhar. Conflits et conspirations se déchainent pour influencer sa succession. Adam va peu à peu découvrir que la conspiration essentielle est celle de la police politique qui, entre autres, va le manipuler : il est en effet hors de question pour le régime d’accepter que le nouvel iman ne soit pas un soutien de la politique du maréchal Sissi.
Dans l’enceinte de l’université tourbillonnent les cohortes d’étudiants en coiffe rouge et blanche. Tandis que dans la ville qui l’entoure sont omniprésents les portraits du maréchal président. La police politique, elle-même déchirée par des conflits et ambitions surveille, manipule et tue sans aucun scrupule.
Le film de Tarik Saleh, réalisateur suédois d’origine égyptienne, a obtenu le prix du scénario au festival de Cannes. Inutile de préciser qu’il n’a pu tourner en Égypte : il s’est cette fois rabattu sur la Turquie alors que son film précédent, Le Caire confidentiel, qui s’attaquait au lien entre corruption et pouvoir d’État, avait été réalisé au Maroc. Tarik Saleh réalise un thriller politico-religieux aux rebondissements multiples servi notamment par l’acteur stupéfiant qui incarne l’inspecteur Ibrahim.