La crise ouverte par l'affaire Cahuzac exige une réaction la plus large possible. C'est pourquoi le NPA a décidé de participer à la manifestation du 5 mai initiée par Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche en défendant nos propres exigences sociales et démocratiques. Dans le même temps, nous avons pris l'initiative de nous adresser à l'ensemble des organisations politiques de gauche ne participant pas au gouvernement : AL, LO, le MOC et toutes les composantes du Front de Gauche. Voici le courrier que nous leur avons adressé samedi 6 avril en vue de l'organisation d'une réunion unitaire les jours suivants.
CherEs camarades,
L'affaire Cahuzac devenue aussi l'affaire Augier, l'onde de choc qu'elles provoquent ouvrent une crise politique qui accentue non seulement le discrédit et l'impopularité du gouvernement Hollande-Ayrault mais plus globalement des institutions elles-mêmes.
Ces affaires viennent en continuité des affaires Boutin, MAM, Woerth, Karachi, Lagarde et Tapie, Sarkozy. Elles ne sont ni les simples faiblesses ou « faute morale » d'individus mais bien l'expression de la complaisance du pouvoir, de droite ou de gauche, avec les puissances de l'argent, des liens entre eux, de leur complicité.
Le véritable scandale est bien celui de cette République du fric et des menteurs. Il est celui de ces hommes politiques serviteurs et amis des classes privilégiées qui osent imposer l'austérité, le chômage et la précarité au monde du travail et prétendent servir l'intérêt général alors qu'ils sont tout dévoués aux intérêts d'une minorité de grands patrons ou financiers.
Bien que Marine Le Pen, la millionnaire, est elle-même compromise par ses liens avec celui qui a géré l'ouverture du compte suisse de Cahuzac, l'extrême droite pourrait tirer bénéfice de cette situation délétère.
C'est bien tout le système qui est mis en accusation.
Une telle situation exige de toutes les forces de gauche qui ne participent pas au gouvernement qu'elles réagissent ensemble pour ouvrir une perspective qui combine l'urgence démocratique et l'urgence sociale. Il faut certes en finir avec les institutions de la V° République et les remplacer par une démocratie réelle qui mette fin au pouvoir de l’argent au profit d’assemblées élues, qui interdise les concentrations des pouvoirs et le cumul des mandats qui impose le contrôle direct des travailleurs et de la population sur les élus, des élus révocables, rémunérés à un niveau équivalent au salaire moyen. Mais on ne peut dissocier questions sociales et démocratiques. Comment pourrait-il y avoir une démocratie réelle tant que les finances publiques sont entre les mains des capitaux privés, tant que le chômage ou la précarité, la pauvreté délitent les rapports sociaux ?
L'idée d'une manifestation le 5 mai a été lancée par Jean Luc Mélenchon. Cette initiative va dans le bon sens et mérite discussion, mais il nous semble que les propositions devraient d'abord viser à rassembler le plus largement possible tout en ouvrant la discussion sur les réponses qu'appelle la crise à laquelle les travailleurs, la population sont confrontés.
Pour que nous puissions échanger et confronter les points de vue pour construire ensemble une riposte sociale et démocratique, le NPA propose qu'une réunion unitaire de toute la gauche non gouvernementale puisse se tenir dans les meilleurs délais (...)