Dans la continuité de la répression raciste après la révolte de la jeunesse des quartiers populaire consécutive au meurtre policier de Nahel, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, place la rentrée sous le signe d’une nouvelle campagne islamophobe.
Après la loi de 2004 contre le port du hijab, l’abaya et le qamis sont aujourd’hui frappés d’interdiction dans les établissements scolaires. La « police des vêtements », vêtements dont les usages sont variés, religieux ou non, contribue à la stigmatisation des personnes racisées issues des cultures musulmane et non européennes, et en particulier les femmes dans une logique assimilationniste et eurocentriste que nous combattons en tant qu’organisation antiraciste et internationaliste. Elle s’intègre dans le programme de l’extrême droite, qui surenchérit et veut imposer un uniforme aux jeunes scolariséEs et en faire de « bons petits soldats » au service de la « Nation » !
Une circulaire vite sortie
La méthode du gouvernement est un concentré de la violence discriminatoire contre les personnes ciblées par la circulaire. Il est inédit de voir une note de service apparaître un 31 août pour application immédiate, dès le 4 septembre. Quant au dispositif qu’il prétend mettre en œuvre, il s’agit d’une agression contre les élèves concernées, autorisées à entrer dans les établissements mais exclusivement pour y être reçues en vue de leur donner le choix entre retirer « l’abaya » ou être envoyées en conseil de discipline. C’est la conception macroniste du « dialogue » !
Quant aux professeurEs et personnelEs de Vie scolaire, injonction leur est faite de faire respecter le dispositif en interdisant aux élèves l’entrée des salles de cours. Et, le 4 au matin, c’était même la police qui était présente aux portes de certains établissements pour s’assurer de la « sérénité » du déroulement de cette agression !
Pour une éducation de qualité pour toutEs
Pour Macron, il s’agit de continuer la guerre contre la jeunesse des quartiers populaires et racisés afin de créer un consensus raciste au sein même de l’École et de ses personnels au nom de la « laïcité », devenue un mot d’ordre pour rassembler une certaine gauche, la droite et l’extrême droite dans les campagnes racistes et islamophobes. Aujourd’hui, au contraire et plus que jamais, les personnels de l’Éducation nationale et leurs organisations syndicales doivent s’engager à défendre leurs élèves, nos enfants, contre la répression, les discriminations racistes et sexistes de toutes sortes, et lutter pour une éducation de qualité pour toutes et tous.
Nous appelons à une pleine et entière solidarité avec les musulmanEs une nouvelle fois viséEs. Nous réaffirmons la centralité de la lutte contre le racisme d’État et l’islamophobie et appelons à une nécessaire large mobilisation contre toute forme de racisme avec l’ensemble des composantes des mouvements antiracistes, des associations des personnes concernéEs par ces oppressions du mouvement social et ouvrier.
Abrogation immédiate de toutes ces mesures racistes dont l’interdiction de l’abaya est le dernier avatar et qui une fois de plus imprime sa violence sur des personnes déjà stigmatisées, discriminées et réprimées !
Halte à cette chasse au voile, à l’abaya, au bandana et à tout autre prétexte vestimentaire, à seule fin de désigner, ostraciser et réprimer des boucs émissaires : les musulmanEs ou supposéEs telLEs. Et nous le réaffirmons ici : c’est aux femmes de décider !