Le ministre de l’Intérieur et du racisme, Claude Guéant, par ailleurs nouveau porte-flingue de Sarkozy, s’est lâché ces derniers jours. Faut-il y voir la volonté de ne pas laisser à Marine Le Pen le monopole des propos moisis en flattant les électeurs UMP sur le départ dans leurs convictions racistes ? Il n’en reste pas moins qu’il a occupé les médias, s’attaquant aux Roms, aux musulmans et même, fait nouveau, aux Comoriens. Le coup d’envoi a été donné au Grand Jury RTL-le Figaro-LCI, dimanche 10 septembre où il a mis en cause la délinquance roumaine : « Ça suffit, il faut qu’elle recule ». Puis annonçant que l’Observatoire de la délinquance devait rendre des conclusions sur le lien entre la délinquance et... l’immigration, il s’est exclamé : « Il n’y aura plus de prière dans les rues dès le 16 septembre». « La religion n’a pas à s’exprimer dans l’espace public. Si d’aventure il y a des récalcitrants, nous y mettrons fin ». Pensant à l’évidence qu’il n’en avait pas fait assez, il a continué par les Comoriens. Interrogé sur l’insécurité à Marseille, il a répondu que sans qu’il puisse le quantifier, la communauté comorienne était « la cause de beaucoup de violences » dans la ville.
Le 11 septembre, un entretien exclusif s’étalait en premières pages du Parisien qui en a profité pour faire sa une avec une image bien racoleuse d’un vol à la tire dans le métro, surmontée de ce titre : Délinquance, le plan de lutte contre les jeunes Roumains. Il y déclarait que les Roumains, notamment des mineurs, représentaient 2 % de la délinquance en France et qu’ils seraient remis à leurs parents avant d’être « rapatriés ». Et pour ceux qui n’ont pas de famille ? Eh bien, ils seront remis aux services d’aide à l’enfance roumains... Enfin, joignant le geste à la parole, il déambulait sur les Champs-Émysées dans l’après-midi pour faire la promotion d’un nouvel arrêté antimendicité sur l’avenue.
Une chose est sûre, la campagne pour 2010 est commencée. Et on voit quelle en sera la teneur : face aux mesures d’austérité qui seront imposées à la population, la politique de l’UMP sera celle du bouc émissaire. Si le pays n’a pas assez d’argent, n’allez pas chercher la faute des banques, tout ça, c’est la faute des immigrés.Raison de plus pour continuer à défendre qu’avec ou sans papiers, Français ou immigrés, notre combat est le même contre la droite et le système.
Dominique Angelini