Publié le Vendredi 19 avril 2024 à 12h00.

Le racisme tue les enfants : pour riposter marchons le 21 avril à Paris

En juin 2023, Nahel, 17 ans, est assassiné par la police d’une balle à bout portant. En mars 2024, Wanys, 18 ans, meurt tué sur son scooter lorsque celui-ci est délibérément percuté par un véhicule de police.

L’interminable liste de victimes ne cesse de s’allonger : Zied, Bouna, Lamine, Amine, Adama, et Mohamed tué au CRA de Vincennes en mai 2023… pour n’en citer que quelques-uns. Tout le monde se souvient des images en décembre 2018 des lycéenNEs en lutte de Mantes-la-Jolie, misEs à genoux les mains derrière la tête, filméEs par les flics qui expliquaient que « voilà une classe qui se tient sage »

Criminalisation des jeunes racisés

Les enfants des quartiers populaires, non-blancs, sont considérés comme des adultes dangereux et sont davantage victimes de répression : ils sont plus susceptibles d’aller jeunes en prison, plus susceptibles d’être tués pour « refus d’obtempérer ». Ils sont même convoqués au commissariat dès 8 ans ou 10 ans pour des propos ou des attitudes à l’école. 

C’est le constat d’Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence Notre police assassine — dont le frère Amine a été tué par la police le 21 avril 2012 d’une balle dans le dos et qui a été le plus jeune détenu de France (à l’âge de 13 ans). Le racisme d’État, sous la forme de la criminalisation et des violences policières impunies, s’attaque particulièrement aux enfants racisés, et les mobilisations n’arrivent qu’une fois la mort advenue. Il y a urgence à empêcher ces meurtres, leurs banalisations et l’impunité totale ou presque dont bénéficient les « forces de l’ordre ». Comble de la honte, l’assassin de Nahel a même pu profiter d’une cagnotte de soutien qui l’a rendu millionnaire. 

Contre les violences policières et le racisme

L’appel national à la marche du 21 avril est un événement national qui est à l’initiative de Yessa Belkhodja du Collectif de défense des jeunes du Mantois et d’Amal Bentounsi. Autour d’elles, s’est créé un collectif qui regroupe des partis comme PEPS, NPA, des organisations comme UJFP, Fondation Frantz-Fanon, Paroles d’honneur mais aussi la CNT, le PIR, etc. L’appel est national mais le travail de mobilisation est resté centré en région parisienne pour l’instant. 

Nous espérons que cette initiative devienne une opportunité pour relancer un mouvement antiraciste qui manque de souffle depuis les manifestations du 23 septembre dernier contre les violences policières. Les questions de racisme, d’islamophobie et des violences policières, notamment dans la jeunesse, vont devenir centrales dans les prochains mois : l’offensive politique de l’extrême droite — notamment en vue des européennes — en a fait un point central et il nous faut riposter.