Environ 110 000 personnes ont manifesté, dès le lundi 14 mars dans 450 villes d’Allemagne, par solidarité avec les Japonais durement touchés et pour exiger la fin de l’industrie nucléaire. C’est la première fois qu’en si peu de temps, le courant anti-nucléaire arrive à mobiliser autant de monde. Le samedi 26 mars, il y aura d’autres manifestations sur le même sujet dans cinq grandes villes (dont Berlin, Hambourg, Cologne). Elles seront suivies de nouvelles mobilisations le 9 avril, ainsi que le 26 avril, jour anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, sur treize sites de centrale nucléaire.Cette question du nucléaire a été, dans le passé, particulièrement politisée en Allemagne où la construction de certaines centrales – notamment celle de Brokdorf – a donné lieu à des scènes « de guerre civile » (selon la presse bourgeoise) surtout autour de 1977. En réaction à la nouvelle catastrophe, l’hostilité du public au nucléaire s’est réveillée en Allemagne. 80 % des personnes interrogées déclarent actuellement, dans les sondages, être contre le prolongement de la durée d’activité des centrales prévue par le gouvernement. 53 % souhaitent « une sortie la plus rapide possible du nucléaire ». Après avoir annoncé le 14 mars un « moratoire » de trois mois sur le prolongement d’activité des centrales nucléaires, Angela Merkel décidait dès le lendemain que pendant ce moratoire les sept plus vieux réacteurs seraient arrêtés. Contre l’avis des géants de l’énergie allemands.