Le projet de circuit de F1 à Flins-Lès-Mureaux (Yvelines) a été abandonné, après un an de mobilisation citoyenne massive.
Les milliers d’opposants au circuit de formule 1 poussent un grand ouf de soulagement, après leur longue et formidable détermination collective et imaginative.
Out ! Ce non-sens écologique, ses nuisances et ses dégâts insupportables en pleine crise écologique : destruction d’une zone verte et inondable (promise à un projet d’agriculture biologique), bruit infernal, mise en danger de la deuxième nappe phréatique d’Île-de-France, pollution accrue par une circulation routière et aéronautique, etc.
L’utilisation scandaleuse de l’argent public (215 millions d’euros) serait plus utile pour des emplois locaux et non précaires : construction et rénovation de logements, services publics de santé, d’enseignement, de transports collectifs, de formation et de recherche, développement de l’agriculture biologique, etc. Oui, écologie et emploi sont forcément liés !
Ce circuit était également un non-sens économique et social. Etait-il prioritaire de favoriser un sport en perte de vitesse, symbole d’une idéologie élitiste de compétition, engageant des sommes faramineuses et confortant de plus l’évasion des gains dans un paradis fiscal ? Les promesses de « retombées économiques » paraissent bien culottées quand, en 20 ans, l’emploi à Renault Flins et ses équipementiers s’est désagrégé (de 22 000 à 3 500 salariés), ainsi qu’à PSA Poissy, sans intervention du conseil général (CG) pour empêcher les délocalisations de production. L’actuel enrobage de la « Vallée de l’automobile », avec un objectif lointain de quelques centaines d’emplois par la voiture électrique ou hybride, ne doit pas non plus faire illusion...
Cumulant tous les inconvénients et divisant jusqu’au gouvernement, ce n’était pas la seule lubie mégalo de Pierre Bédier, président déchu du CG, soutenu par la quasi totalitéde celui-ci et même par des communes de « gauche » ! Décidé sans concertation avec les habitants, le circuit était emblématique d’un projet de société que nous rejetons, révélateur des solutions factices soutenues par les tenants d’un système capitaliste mortifère dont la mécanique est enrayée.
Le NPA, actif depuis le début dans ce combat transversal, salue la mobilisation remarquable et sans relâche de nombreux citoyens, associations et quelques rares élus et partis, au sein du collectif Flins sans F11. Prenant en charge leur avenir, refusant que des élites décident à leur place, ils les ont obligés à déchirer leur copie. Cette victoire sociale et écologique est aussi une victoire de la démocratie réelle, à mettre à l’actif des combats essentiels se développant inévitablement sur toute la planète. Ces combats de pots de terre gagnant contre le pot de fer redonnent la pêche et en appellent d’autres !
Le NPA continuera son engagement pour que cette victoire soit complète : pas de circuit F1 ni à Flins ni ailleurs, stop au bétonnage, développement concret de l’agriculture biologique en Val-de-Seine et en Île-de-France.
Fabienne Lauret, NPA Val-de-Seine.