Publié le Jeudi 26 novembre 2015 à 12h37.

COP21 : De quelle urgence parle l’État français ?

Soutenu par presque tous les députés et sénateurs, Hollande, chef de guerre assumé, a décidé de prolonger l’état d’urgence de trois mois. Les manifestations seront interdites, dont celles des 28-29 novembre et 12 décembre à l’occasion de la COP21. Mais le business est épargné : les matchs de foot, les marchés de Noël, le salon nautique sont, eux, autorisés...

Comment ne pas voir là l’occasion pour Hollande et son gouvernement d’effacer l’expression publique du mécontentement face à sa politique libérale d’austérité ? La réponse au terrorisme de Daesh, de Boko Haram, d’al-Qaïda ne peut passer par un renforcement policier ici, par la restriction des libertés à commencer par celle de s’exprimer et de revendiquer. En quoi l’interdiction de réunions publiques et de manifestations, la possibilité de museler toute opposition sur un simple soupçon peuvent-elles empêcher des terroristes de tuer ?Le gouvernement voudrait nous imposer une suspension de la contestation. Qu’il commence par décréter la trêve climatique, en renonçant définitivement aux grands projets destructeurs à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs, en annulant les trois nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux accordés et les deux prolongés.Il n’y aura pas de trêve de la contestation, parce que plus que jamais les mobilisations sont indispensables pour imposer les réponses aux exigences sociales, aux urgences environnementales.

L’état d’urgence…climatique s’impose !

Malgré les déclarations fumeuses et les postures, aucune chance que le gouvernement Hollande-Valls décrète l’état d’urgence climatique ! Pourtant la dégradation irréversible de la biodiversité, la dangereuse progression du réchauffement climatique, la forte augmentation de carbone dans l’atmosphère la justifieraient largement.Nous n’attendons rien de la COP21 : seules vont véritablement compter les mobilisations organisées par les associations, les syndicats, les ONG, les mouvements sociaux, pour faire entendre les exigences de celles et ceux qui sont les premiers touchés par la folie productiviste d’un système économique qui crée toutes les conditions de la disparition de l’humanité, qui est incapable d’apporter les réponses crédibles et indispensables pour limiter le basculement climatique en cours.État d’urgence ou pas, les mobilisations « climat » du 28 novembre au 12 décembre, à Paris (voir en page 10) et aussi partout dans le monde, seront l’occasion d’affirmer nos exigences et de montrer que nous ne comptons que sur nous-mêmes. Les gouvernants réunis au Bourget pour la COP21 sont aux ordres des grands groupes industriels obsédés par l’expansion économique toujours plus grande, par le pillage des ressources et la marchandisation de nos besoins. La croissance effrénée est leur horizon, l’exploitation des travailleurs du monde et de la Terre leur méthode. Le capitalisme détruit la planète. Une seule solution : s’en débarrasser !

Commission nationale écologie