Un millier de manifestantEs se sont retrouvés samedi 15 janvier à Grenoble à l’occasion de l’inauguration de « Grenoble capitale verte européenne » par le maire écologiste Eric Piolle, en présence de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
Un premier appel a été initié par Alternatiba, rejoint par d’autres organisations comme Attac, Citoyens pour le Climat, Solidaires, la Confédération paysanne, Plus jamais ça, dénonçant principalement la responsabilité du président Macron, qui devait venir à ce temps fort. Un deuxième appel a été signé par une douzaine d’organisations (NPA, UCL, FFF, CNT, DAL, etc.), dénonçant la responsabilité de Macron mais aussi celle du maire de Grenoble, dans cette opération de greenwashing, associant les grandes entreprises, les multinationales de la cuvette, l’Union européenne. Pour ce pôle, la dimension anticapitaliste et critique était indispensable. À l’autre bord, le président du Medef s’est d’ailleurs déplacé le vendredi 14 janvier pour soutenir ces entreprises vers la « transition » capitaliste verte.
Une « écologie » pour les riches
Grenoble est souvent vue de l’extérieur comme un modèle de « ville en transition », tant du point de vue écologique que démocratique ou social. Il n’en est rien, et la mairie d’Éric Piolle s’est bien au contraire attelée à mettre en place une écologie des classes supérieures, individuelle, centrée exclusivement sur l’usage du vélo et les nouvelles technologies, bien loin de défendre, par exemple, les transports en commun gratuits pour toutes et tous et le contrôle de l’économie par les travailleurEs afin de rompre avec le modèle capitaliste de gaspillage et de consumérisme. Les écologistes conséquents doivent s’affronter à ce système pour le changer.
Cette écologie de riches est incarnée par les politiques menées à Grenoble, que ce soit en élargissant la rocade à trois voies, en expulsant des mal-logéEs sous la neige au lieu de réquisitionner des logements vides, en autorisant seulement les voitures récentes à rouler dans l’agglomération, ce qui discrimine les plus pauvres tout en relançant l’industrie automobile, ou encore en détruisant des terres agricoles pour construire des centres commerciaux.
Grenoble, c’est la ville du capitalisme vert que l’on doit combattre ! Grenoble doit devenir la ville des alternatives que nous devons imposer : transports gratuits, arrêt des projets inutiles (Metrocable, centres commerciaux Neyrpic et Grand Place…), nouvelles gratuités (premiers mètres cube d’eau et kWh d’électricité), nouveaux droits sociaux, contrôle des prix des loyers, etc.
D’autres rendez-vous unitaires sont envisagés par le pôle pour une écologie anticapitaliste, afin de dénoncer cette opération qui va se tenir toute l’année 2022.