Toujours sur le pont médiatique, à défaut de prendre de mesures radicales et efficaces contre le changement climatique, Hulot vient d’annoncer son « paquet de solidarité climatique » : prime à la casse, chèque énergie, prime pour financer des travaux d’isolation, enveloppe pour changer une chaudière au fioul très polluante et passer aux énergies renouvelables… telles sont les mesures budgétaires qui doivent permettre de mettre en œuvre le plan climat.
Dans le paquet on trouve en réalité aussi peu pour le climat que pour la solidarité, mais de vrais beaux cadeaux à l’industrie automobile. Alors que le gouvernement détruit méthodiquement la solidarité en mettant à mort la protection sociale, rogne sur les APL, les retraites, les allocations chômage… il faut malgré tout continuer de vendre toujours plus de voitures ! La prime à la casse portée de 500 à 1 000 euros pour les propriétaires de véhicules essence d’avant 1997 ou diesel d’avant 2001 est là pour ça.
Selon Hulot les quatre mesures annoncées « permettront à tous les Français, et en priorité aux plus modestes, de participer à la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air ».
Tout est dit ! Sa lutte contre le changement climatique est affaire de comportement des consommateurs ! Pour celles et ceux qui se demandaient ce qu’allait faire Hulot dans le gouvernement Macron-Philippe, la réponse est là : promouvoir une écologie de marché, une écologie néolibérale dont la responsabilité revient aux individus et à leurs choix, avec une dose de démagogie « sociale ».
Pourtant les responsabilités du changement climatique sont clairement établies : les 90 principales entreprises productrices de pétrole, gaz, charbon et ciment sont responsables de près de 50 % de la hausse de la température moyenne mondiale depuis 1880. Rien n’est plus urgent que de sortir des énergies fossiles, de réduire drastiquement la circulation des voitures et des camions. Et si on veut le faire de manière « solidaire », il faut des transports publics, collectifs, gratuits, généralisés et accessibles. Pour en finir avec la précarité énergétique qui concerne une personne sur cinq en France, il faut autre chose que des mesurettes, il faut un véritable plan de rénovation-isolation mis en œuvre par un vrai service public.
Christine Poupin