Coïncidence des dates : alors que le film Don’t Look Up, métaphore du déni face au changement climatique et à la menace qu’il représente, fait un carton d’audience, l'agence européenne de surveillance climatique (Copernicus) vient de publier un nouveau rapport accablant. D’après l’agence, qui confirme des rapports antérieurs, les sept dernières années ont ainsi été les plus chaudes jamais enregistrées en moyenne sur la planète, et l’été 2021 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe.
On partagerait presque l’avis du climatologue britannique Brian Hoskins qui a déclaré, suite à la publication de ce rapport, « [qu’]il devient difficile de dire quelque chose de neuf chaque fois que nous voyons un nouveau clou planté dans le cercueil planétaire ». Comme une impression d’assister, à l’instar des personnages de Don’t Look Up, à un insurmontable déni institutionnel, avec des gouvernements et des groupes capitalistes ne voulant rien changer alors que tous les voyants sont au rouge écarlate.
Mais nous faisons nôtre la formule-titre du dernier ouvrage de notre camarade Daniel Tanuro : « Trop tard pour être pessimistes ! ». Car c’est précisément parce que nous n’avons plus le choix et que ceux qui nous gouvernent sont incapables de prendre les mesures radicales qui s’imposent — car ils sont incapables de prendre le problème à la racine, c’est-à-dire aux fondements du système capitaliste lui-même — que l’heure est à la radicalité anticapitaliste, écosocialiste. C’est ce qu’ont compris les dizaines de millions de personnes, notamment dans la jeunesse, qui se sont mobilisées ces dernières années autour du mot d’ordre « Changeons le système, pas le climat ! »
Trop tard pour être pessimistes, et trop tard aussi pour être patients face aux discours et aux « solutions » visant à accommoder capitalisme et écologie, avec notamment cette monstruosité nommée « capitalisme vert ». Alors que deux ans d’une pandémie de covid qui ne peut être comprise sans la lier aux questions environnementales ont montré la faillite de la gestion capitaliste de la crise sanitaire et le cynisme absolu de nos dirigeants lorsqu’il s’agit de « sauver » l’économie, l’heure est plus que jamais à répéter, haut et fort, dans la rue et dans le débat public : la vie, nos vies, valent plus que leurs profits !