À l’occasion du Jour de la Terre, le 22 avril, l’Earth Day américain initiée en 1970 par les pionniers de la défense de l’environnement, partout dans le monde, les scientifiques sont descendus dans la rue pour des Marches pour les sciences, une première.
Ce mouvement est né aux États-Unis en réaction aux déclarations de Trump, notamment sur le climat. Une foule énorme s’est rassemblée à Washington, à travers aussi tous les États-Unis et dans au moins 605 villes dans le monde, dont 26 en France. Les scientifiques ont ainsi manifesté leur opposition à Trump et à tous les courants réactionnaires et obscurantistes qui progressent dans le monde, flattant la défiance vis-à-vis de la science, en particulier dans le domaine du changement climatique.
La nouvelle administration Trump s’en prend ouvertement aux sciences du climat et de l’environnement, en réduisant leurs crédits et en condamnant au silence des membres de l’administration. Scott Pruitt, patron de l’Agence de protection de l’environnement, refuse de reconnaître le rôle déterminant des rejets de CO2 sur le changement climatique et déclare vouloir sortir de l’accord de Paris. Le vice-président Mike Pence se revendique du créationnisme, et l’obscurantisme religieux est une dominante dans les équipes de Trump.
Ce mépris de la science n’est pas l’exclusivité de l’administration Trump. En 2013, le gouvernement Harper au Canada avait interdit aux chercheurs des agences fédérales de répondre aux questions de la presse sur les conséquences pour l’environnement de l’exploitation des schistes bitumineux de l’Alberta. Ce sont aussi les coupes claires dans les budgets publics. Moins 18 % pour l’Institut national de la santé ou encore moins 31 % pour l’agence de l’environnement (EPA).
«Précarisation, paupérisation, vassalisation », c’est aussi ce que dénonçaient les scientifiques à Paris. Leurs pancartes affirmaient : « La science n’est pas une opinion ! », « Il n’y a pas de planète B », « Si vous croyez que la science est chère, essayez l’ignorance », « La science appartient à tous », « Des idées construites valent mieux que les idées reçues », etc.
Un programme sans patrie ni frontière en réponse à l’« America First », à la bêtise dangereuse du nationalisme.