Depuis le mardi 11 avril, un agriculteur exploitant et un agriculteur retraité menacés d’expulsion par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique ont entamé une grève de la faim. Le 17 avril, ils ont été rejoints par Françoise Verchère, conseillère générale PG du département. Ils demandent l’annulation de la déclaration d’utilité publique « promulguée à partir d’une étude économique faite en 2006, et dont les éléments sont erronés, voire falsifiés ».1
Devant le mur de mépris et d’entêtement des éluEs PS, soutenuEs par le PCF et l’UMP (dont la solidité a néanmoins été récemment ébranlée par la prise de position de la commission agricole du PS 44), la population de Notre-Dame-des-Landes fait encore une fois entendre sa voix, et cette fois-ci au cœur même de la ville de Nantes.
Un barnum, un tracteur, un enclos peuplé de moutons d’Ouessant conscients de leur responsabilité d’ambassadeurs, des caravanes, et bien entendu, les banderoles anti-aéroport, se sont installés en plein centre-ville. Un mouvement incessant de sympathisantEs d’ici ou d’ailleurs, d’habitantEs de la région et de personnalités politiques, souvent accompagnéEs de journalistes, soutiennent les grévistes sur le site.
Le mouvement des opposants à l’aéroport est entré depuis un an dans une phase populaire, renforcée par la manifestation du 24 mars (qui avait rassemblé 10 000 personnes à Nantes) et par cette grève de la faim.« Vous pourrez vous exprimer pendant l’enquête publique », leur avait-on dit au moment du débat public ! Mais depuis ce semblant de débat, « on » leur dit qu’« il est trop tard » !
Un argumentaire, très bien construit, prouve l’inutilité de l’aéroport, sa face cachée destructrice de fonds publics, et son côté antisocial et anti-écologique. Malgré les grandes mobilisations populaires contre le projet et les soutiens de toutes parts, y compris de la plupart des candidats à l’élection présidentielle, le débat semble impossible.
Les recours en justice des opposants n’ont pas encore été jugés. Qu’à cela ne tienne, la violence continue : après le gazage forcené des vaches et des militantEs de Notre-Dame-des-Landes à l’automne, les bulldozers sont sur les starting-blocks pour raser les fermes de Michel et Marcel.
Ce projet, confié à la pieuvre multinationale Vinci, destructeur d’emplois agricoles, destructeur de l’environnement, est le symbole de la société productiviste et capitaliste contre laquelle nous nous battons. Le NPA est résolument engagé aux côtés des opposants.
Philippe Poutou a réaffirmé à Notre-Dame-des-Landes au cours du rassemblement de juillet 2011 (14 000 personnes), et à Paris à l’arrivée de la tracto-vélo, la ferme opposition des anticapitalistes au projet d’aéroport.
Commission écologie NPA 441. Voir la contre-étude réalisée par le cabinet CE Delft sur site du collectif d’éluEs : http//aeroportnddl.fr