Le changement climatique est là et bien là, sous sa forme la plus évidente, celle d’une canicule, jusqu’à 42 °C, sans précédent à cette période de l’année. Même dans nos régions tempérées on suffoque.
La fréquence de ces épisodes de chaleur extrême pourrait doubler d’ici à 2050. Ils ont déjà été aussi nombreux dans les 15 ans de 2005 à 2020 que dans les 45 ans de 1960 à 2005.
Plus personne ne peut nier qu’ils sont une conséquence du bouleversement climatique lui-même dû aux émissions de gaz à effet de serre et donc à l’usage des énergies fossiles. Après le confinement qui les avait fait fortement baisser, les émissions sont reparties de plus belle, en particulier dans le secteur du transport.
Les riches détruisent le climat et veulent continuer. Ce cynisme pourrait porter un nom : « l’amendement Ferrari » (ou, au choix, Lamborghini, Maserati, Rolls-Royce ou Bentley). Alors que le Parlement européen a voté l’interdiction de la vente des voitures thermiques neuves d’ici 2035 (quoi qu’on pense de la voiture électrique !), exemptant déjà les voitures fabriquées à moins de 1 000 exemplaires chaque année, cet amendement accorde une dérogation jusqu’en 2036 aux constructeurs qui en produisent moins de 10 000. Les hyper-pollueurs de luxe ont encore de beaux jours devant eux !
La prochaine COP, pour sa 27e édition qui aura lieu en Égypte au mois de novembre, s’annonce aussi calamiteuse que les précédentes. La réunion de préparation qui se tenait à Bonn du 2 au 16 juin a, comme d’habitude, été incapable d’avancer sur un programme permettant d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, comme d’habitude, les pays riches refusent le soutien financier aux États les plus pauvres au titre des « pertes et dommages » pour faire face aux conséquence du dérèglement climatique.
Les législatives nous ont débarrassés, entre autres, d’Amélie de Montchalin, peu durable ministre de l’Écologie : un plaisir à ne pas bouder ! Mais c’est une rupture bien plus radicale qui s’impose. Et pour ne jamais oublier les coupables, on pourrait, comme le propose l’économiste Maxime Combes, donner leurs noms aux événements extrêmes, par exemple « canicule TotalEnergies n° 1 », le groupe émettant à lui seul autant que l’ensemble de la population française.