Les 26 et 27 septembre s’est tenue à Paris la troisième rencontre du réseau écosocialiste international. Ce réseau est né il y a trois ans, à l’initiative d’écologistes marxistes européens et états-uniens. Depuis, il s’est étendu dans plusieurs régions du monde. Cette année se sont donc rencontréEs à Paris des militantEs de France, du Brésil, des États-Unis, du Mexique, de Slovénie, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Grèce, de Suisse, d’Allemagne, du Canada et du Pérou. Parmi les participants, Daniel Tanuro, l’auteur de la résolution sur le changement climatique de la Quatrième Internationale, et plusieurs camarades de la commission nationale écologie du NPA. Encore modeste, ce réseau souhaite rassembler de façon souple tous ceux et celles qui se reconnaissent dans les principes politiques de l’écosocialisme et veulent œuvrer à une écologie anticapitaliste. Si les partis Verts, souvent acritiques face aux politiques libérales, notamment en Europe, dominent le champ de l’écologie politique, cette rencontre a permis de constater la diversité des expériences locales et internationales présentant le visage d’une autre écologie, incompatible avec les accommodements du capitalisme vert. Dans les pays européens, les changements climatiques ont donné lieu à des mobilisations, notamment au moment du sommet de Copenhague, et la constitution de nouveaux mouvements qu’il s’agit aujourd’hui de renforcer. Ensuite, tous les participants se sont accordés pour dire que face à la situation économique actuelle, nous avons besoin de réponses écosocialistes à la crise. En Grèce par exemple, la revendication d’annulation de la dette et la lutte contre les plans d’austérité doivent s’articuler à une alternative antiproductiviste et anticapitaliste. La rencontre a aussi permis de préparer un tract écosocialiste pour être distribué aux contre-manifestants à Cancun, lors du Sommet sur le changement climatique des Nations unies, du 29 novembre au 10 décembre. Un comité de coordination a été élu et une future rencontre internationale aura probablement lieu à Londres l’année prochaine. Reste maintenant à consolider les liens entre les écosocialistes, approfondir les débats, au sein du réseau et avec d’autres courants de l’écologie radicale, et agir de façon plus coordonnée à l’échelle internationale. Malgré sa relative faiblesse, ce réseau peut devenir le lieu d’un brassage d’expériences diverses et de convergences, un outil nécessaire pour les luttes sociales et écologistes. Vincent Gay et Michael Löwy