Lundi 21 janvier, Rouen, puis la région parisienne et le sud de Londres, ont été empuantis par une émanation gazeuse due à un accident chimique dans l’usine Lubrizol. Ce gaz a provoqué des malaises, maux de tête, irritations, nausées, vomissements et surtout une vive inquiétude dans la population qui n’a eu ni information ni mesure de protection, alors qu’en Angleterre les pompiers incitaient à se calfeutrer.La première communication de la préfecture le mardi à 13 h 20… concerne l’annulation du match Rouen-Marseille ! À 18 h 30, elle parle d’« une odeur incommodante » et annonce le début des opérations de neutralisation de la fuite. Quant à l’entreprise Lubrizol, c’est la grande muette.La préfecture et la ministre de l’Écologie se veulent rassurantes parlant de « traceur olfactif non toxique ». Mais cette communication qui rappelle d’autres accidents industriels ne rassure personne. D’autant que le produit en cause, le mercapta, est à l’origine de 50 accidents en France de1988 à 2012. Le 8 avril 1970, 3 cheminots sont morts à Lacq près d’un wagon fuyard. À haute concentration, ce gaz est inflammable, toxique par inhalation et très toxique pour les milieux aquatiques. Alors, si les concentrations sont très faibles et sans danger, pourquoi ne pas jouer la transparence ?Les industriels et l’État sont les responsablesRien n’est dit sur les salariéEs qui sont exposéEs aux plus fortes concentrations. Au contraire, la ministre de l’Écologie affirme qu’il y a « une négligence ou une faute ». Mais les responsabilités sont du côté de ceux, industriels et représentants de l’État, qui décident et autorisent une production dangereuse dans des conditions mal maîtrisées.Pour le droit à un environnement sain dans et hors des entreprises le NPA défend :– l’obligation d’évaluation systématique, l'interdiction et la substitution des produits dangereux, l'application du principe de précaution,– l’arrêt des productions les plus polluantes ou les plus nuisibles avec la reconversion des salariéEs sans perte de qualification ni de revenu, l'arrêt du nucléaire et des substances cancérigènes, et la réduction de la production de pesticides,– la responsabilité financière et pénale des employeurs pour les maladies professionnelles et les accidents du travail,– l’interdiction de la sous-traitance et de la précarité dans les sites à risques, l'embauche par le donneur d’ordre,– le droit de veto des salariés sur l’organisation du travail.CorrespondantEs commission nationale écologie