Éducation Agissons dès la rentrée !Alors que l’éducation est la priorité du gouvernement, les recrutements sont loin de couvrir les suppressions programmées et la logique de l’ancien gouvernement est reconduite.Lundi 9 juillet, s’est ouvert le grand raout « social » d’Hollande. Peu de suspense en réalité puisque le gouvernement semble avoir déjà donné son maximum de gauche avec le « coup de pouce » au Smic et ses priorités en direction des ministères de l’Éducation, de la police et et de la justice.Maintenant, le message semble être : « passons aux choses sérieuses » : le poids de l’austérité reposera sur la majorité d’entre nous, les salariéEs.Les fonctionnaires, et particulièrement les enseignantEs, ont été dans les premiers à bénéficier des attentions du gouvernement.En créant 60 000 postes sur cinq ans par redéploiement, il distribue des miettes à l’éducation en dépouillant d’autres administrations.À force de donner la (relative) priorité à l’école primaire (voir nos articles précédents), Peillon en aurait presque oublié les violentes attaques contre le secondaire portées par le gouvernement précédent.C’est donc le 26 juin, lors d’une visite au collège Renoir à Asnières (92) qu’il décide d’y remédier.Première grosse annonce : le recrutement de 355 personnels dont 280 enseignantEs. Si les 1 000 postes pour le premier degré ont pu faire, même brièvement, illusion, cette annonce pourrait être une bonne blague si ce n’était pas les emplois, les conditions de travail et la qualité de service qui étaient directements concernés. Ajouter 280 enseignantEs alors que 8 300 postes supplémentaires sont supprimés pour la rentrée prochaine, voilà comment le gouvernement entend faire de l’Éducation nationale une priorité de son mandat !
En finir avec la RGPP !C’est à l’occasion d’une lettre adressée aux personnels de l’Éducation que Peillon rend plus clair son projet : « Dans l’attente de la refondation de notre école et sans remettre en cause les travaux préparatoires déjà effectués ». C’est bien le problème : il n’est pas question de revenir sur les réformes mises en place par Darcos et Chatel pendant cinq ans et de rompre avec la logique de réduction du nombre de fonctionnaires, le cadre du socle commun et l’autonomie des établissements. Le gouvernement reste même dans la logique de « sécuriser » les établissements scolaires « les plus soumis aux faits de violence » par la création d’un « assistant chargé de la prévention et de la sécurité ». Ainsi, 500 agents devraient entrer en fonction vers décembre !Au-delà de la question des postes, de nombreuses réformes ont profondément modifié le secondaire.la grande braderie dans le secondaire !Les réformes des lycées et du bac professionnel avaient d’abord un enjeu budgétaire par la diminution des horaires disciplinaires. Cela a dégradé dans le même temps la qualité des enseignements et les conditions de travail.Dans les filières générales, avec un nombre globalisé d’heures allouées à chaque établissement, les disciplines se sont retrouvées directement mises en concurrence afin d’obtenir un nombre d’heures suffisant pour chacune d’entre elles. De plus, comme dans le premier degré, l’aide personnalisée se faisant sur la base d’une réduction des personnels, ne peut être qu’un énorme cache-misère.Concernant les contenus, le rétablissement annoncé de l’histoire-géographie en option à tous les élèves de terminale scientifique, avant de redevenir obligatoire, ne peut faire oublier qu’aujourd’hui, au lycée, les élèves sont limités dans leurs choix. De plus, le gouvernement n’affiche plus l’obligation pour l’État de scolariser tous les jeunes jusqu’à 16 ans. Dans les lycées professionnels, des filières disparaissent et certains établissement perdent plusieurs centaines d’heures de cours.Quant aux élèves, ils disposent d’une année de moins pour la préparation du bac pro et leurs conditions d’étude sont dégradées par l’augmentation des effectifs dans les classes.Faisons monter la températureNous savons que la loi d’orientation pour l’école sera proposée par le ministère à l’automne.Alors que les directions syndicales font le choix d’aller discuter à froid, faisons monter la température ! Dès la rentrée, nous devons refuser toute fermeture de classe dans les écoles, toute suppression d’heures d’enseignement dans le secondaire mais aussi toute « refondation » de l’école qui se fasse sur la base du socle commun, de l’autonomie des établissements et de la masterisation !