Lundi 27 novembre, le tribunal correctionnel de Versailles condamnait PSA et la SNCF après la mort d’un ouvrier de PSA sur le site de Poissy en septembre 2011.
Employé sur la plateforme ferroviaire de l’usine, le salarié de 36 ans avait perdu la vie, écrasé par le wagon d’un train qui avait déraillé.
Six ans de procédure
Lors de l’accident, il était installé sur le marchepied du dernier des quatorze wagons chargés de véhicules neufs. Il tenait un talkie-walkie et renseignait le conducteur du train au fur à mesure des rotations entre la gare et l’usine. Un taquet de sécurité ayant été levé sur la voie de chemin de fer alors qu’il n’aurait pas dû l’être avait provoqué le déraillement, projetant la victime sous les roues du wagon. Il n’avait pas de formation pour effectuer ce travail. Les travailleurEs du secteur des éxpéditions des véhicules neufs sont soumis à des pressions et des conditions de travail qui les mettent en danger de façon permanente.
L’inspection du travail avait estimé que « la réalisation de manœuvres ferroviaires par PSA sans la supervision de la SNCF constituait un danger ».
Le groupe PSA et la SNCF ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à une amende de 50 000 euros chacun. Pour avoir perdu leur père de 36 ans, les trois enfants recevront seulement 15 000 euros chacun et sa veuve touchera 30 000 euros. Une broutille pour PSA qui affiche plus de 2 milliards d’euros de profit. Et il aura fallu six ans de procédure pendant que le secrétaire de la CGT de Poissy était condamné en quelques semaines à six mois de prison avec sursis et 2 600 euros d’amende pour de -prétendues violences.
Robert Pelletier