Publié le Vendredi 22 mars 2013 à 11h09.

Accord à Renault : les dégâts du dialogue social

Mercredi 13 mars, les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO ont validé, par leur signature, l’accord de compétitivité que leurs élus avaient approuvé lors de la réunion du Comité central d’entreprise tenu la veille. Un accord qui devrait s’appliquer à tous les établissements de Renault ainsi qu’à ses cinq filiales industrielles. À cette occasion, ils avaient d’abord voté contre une résolution des représentants CGT rappelant qu’un accord de groupe ne pouvait pas se substituer aux accords d’entreprise existants, ni aux accords d’établissement, sauf clauses plus favorables pour les salariés. Si les travailleurs s’attendaient aux signatures de la CFE-CGC et de la CFDT, beaucoup ont été surpris par la signature de FO, au lendemain des manifestations contre l’Accord national interprofessionnel au côté de la CGT. À l’usine de Cléon, cette prise de position a déjà entraîné une avalanche de démissions, dont celle de son secrétaire général. Une assemblée de militants décidera prochainement la dissolution ou non de sa section locale. Contrat de dupeCet accord qui prévoit une augmentation minimale de 6,5 % du temps de travail, la refonte du système d’épargne temps, le gel des salaires pour 2013 et la destruction de 7 500 emplois d’ici 2016 est à durée indéterminée. En revanche, Renault ne s’engage que jusqu’à la fin 2016 à ne pas fermer de site industriel français. Et encore, à la condition que les accroissements de volumes prévus par l’accord – une hausse de 33 % par rapport à 2012 – soient au rendez-vous. Dans le cas contraire, l’accord prévoit déjà que si « des engagements majeurs ne pouvaient être tenus, un point de la situation sera fait dès 2014 » pour « tirer les conclusions nécessaires notamment pour ce qui concerne la réversibilité de telle ou telle disposition » ! De fait, il n’y a que Montebourg pour voir dans cet accord qu’il présente comme gagnant gagnant « la préservation définitive de l’ensemble des sites industriels et de leur capacité productive »…Régis Louail