Depuis le 1er février, les salariéEs de la cellule en charge des plannings d’Onela, une entreprise d’aides à domicile en employant plus de trois mille, sont en grève illimitée.
Les revendications des salariéEs portent notamment sur les conditions de travail, car le service occupe des locaux insalubres et trop petits (4 m² par personne) et les sièges sont inadaptés, provoquant des troubles dorsaux ; une hausse du salaire horaire à 17 euros net avec une augmentation liée à l’ancienneté, la majoration du travail du samedi, du dimanche et des jours fériés, en compensation des horaires de travail décalés pouvant aller jusqu’à dix heures par jour et du sous-effectif puisque seulement 15 salariéEs doivent gérer les plannings d’une soixantaine d’agences ; le versement de la prime Covid ; la fin de leur mise à disposition, à leur insu, d’autres entreprises du groupe Colisée auquel Onela appartient. La cellule gère en effet les plannings de trois entreprises distinctes, une opération constitutive de prêt de main-d’œuvre qui, pour être licite, ne pourrait se faire que sans but lucratif et nécessiterait un avenant au contrat de travail.
13 centimes de plus par heure !
Après huit réunions de conciliation, la direction d’Onela ne donne pas satisfaction aux grévistes. Le mépris est manifeste puisqu’elle ne propose qu’une augmentation du salaire horaire de… 13 centimes d’euro et prétend ne pas avoir le mandat pour aller plus loin. Elle s’est montrée menaçante et a déjà licencié l’un des grévistes.
Cette situation incite les salariéEs à s’adresser directement au groupe Colisée, qui se trouve être une des multinationales de l’accompagnement des personnes âgées. Agissant dans tous les secteurs du marché (maisons médicalisées, résidences services, aide à domicile, portage de repas), autoproclamée « entreprise à mission », employant 19 000 salariéEs en Europe et en Chine, son chiffre d’affaires de 1,16 milliard d’euros en 2021 a été multiplié par 6 en sept ans ! Elle bénéficie des fonds de la Caisse des dépôts et de placement du Québec, en charge des régimes de retraites de la province francophone. Sa présidente a une longue carrière dans la gestion immobilière, et son siège se trouve dans une rue perpendiculaire des Champs-Élysées, à distance physique et symbolique des lieux où il exploite ses salariéEs.
Salariés pas esclaves
C’est donc devant le siège du groupe Colisée que se sont rassembléEs le 15 mars dernier, les salariéEs en grève et leurs soutiens, dont plusieurs camarades du NPA, et Rachel Keke, députée France insoumise et ancienne gréviste de l’hôtel Ibis Batignolles venue rappeler avec force que la grève dérange. Une banderole « Salariés pas esclaves » a été déployée et les salariéEs ont présenté un chèque symbolique de 13 centimes. Le NPA apporte tout son soutien aux grévistes et va œuvrer pour populariser la grève jusqu’à la victoire.
Correspondant
Cagnotte de soutien sur Leetchi : https://urlz.fr/pVQr
Instagram : @mouvementgreviste
Prochain rassemblement : 21 mars 11h00 devant le siège d’Onela au 35, rue de Paris à Boulogne-Billancourt.