La direction d’Air France vient d’annoncer de nouvelles attaques contre les salariéEs dans le cadre du plan « Perform 2020 » qui vise à faire un milliard d’« économie » par an.
Fait unique dans son histoire, elle promet 10 % de baisse de l’activité vols long-courriers et des licenciements secs en cas d’échec des négociations d’ici fin septembre. Ce milliard, le groupe le cherche dans la masse salariale, et en priorité dans celle des personnels navigants, des pilotes. La masse salariale d’AF/KLM représente 7,4 milliards d’euro par an, 31 % du CA contre par exemple 25 % à Lufthansa.
Pour cela, la direction déforme les résultats économiques : « Air France va mal », la litanie serinée depuis plusieurs années... AF/KLM a réalisé 20 % de gains de productivité en 2 ans, supprimé 8 000 emplois, revu à la baisse les accords d’entreprise, avec des salaires bloqués depuis 3 ans. Aujourd’hui, les navigantEs sont la cible : réduction du temps d’arrêt et de repos, augmentation des heures de vol, baisse du nombre d’hôtesses et de stewards… Tout cela sans augmentation de salaires, et avec une remise en cause des règles de carrière, d’ancienneté…
Comment ça va mal ?
Pourtant, le transport aérien est une activité en croissance, de 5 % par an en moyenne, et le secteur va dégager mondialement 29 milliards de dollars. Les économies de carburant sont de plus de 1 milliard par an, alors que le prix des billets ne cesse d’augmenter ! De plus, Air France a remboursé 900 millions de crédits, et investi 818 millions en 6 mois. Le nombre de passagers transportés ne cesse de croître, les avions sont tous pleins à craquer...
La direction essaye de distiller la peur et la division parmi les salariéEs par sa campagne d’intox en prenant pour cible les pilotes et hôtesses « qui ne veulent pas suivre les efforts faits par le personnel au sol ». Néanmoins, la colère monte devant cette sinistre farce d’une compagnie qui serait en train de mourir, car les personnels au sol sont aussi dans le collimateur et, dans tous les cas, la direction promet des licenciements là où le secteur est plus cher que la concurrence.
Autant de raisons de se battre, personnels navigants et sol. La direction compte certes sur la collaboration de syndicats complaisants sortis en tête des dernières élections au sol, comme la CGC, mais les résultats ont aussi montré une très forte progression de Sud dans le gros secteur de l’industriel (9 000 salariéEs) où le syndicat est arrivé nettement en tête. Les salariéEs d’AF, sols et navigants, feront sûrement parler d’eux dans les mois qui viennent.
Correspondant