L’accord national interprofessionnel, présenté en conseil des ministres ce mercredi 6 mars, doit être appliqué « début mai » selon le ministre du Travail. Contre la transposition de l’accord en loi, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appelaient à une journée de grève et de manifestation la veille.À l’appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, plus de 200 manifestations se sont déroulées contre l’ANI le mardi 5 mars. Dans de nombreux secteurs du privé et aussi dans le public, des préavis de grève avaient été déposés. Dans certains départements, l’Unef et l’UNL ont rejoint la mobilisation ainsi que les associations de chômeurs et précaires, les retraités… Ces initiatives montrent que les forces sont disponibles pour un affrontement majeur avec ce gouvernement, contre ce projet de loi qui permet de licencier plus facilement et flexibiliser un maximum.Le gouvernement s’entêteFace aux mécontentements, le gouvernement ne veut rien entendre. Pour lui, cet accord national interprofessionnel « marque un progrès ». Il a même donné des consignes claires aux députés de la majorité : ne pas déséquilibrer l’accord avec des amendements. En un mot, pour le gouvernement l’accord national interprofessionnel doit être transposé tel quel dans la loi… promesse faite au patronat. Et il veut aller vite, très vite, puisque le texte sera examiné dès le mois d'avril par le Parlement en procédure d'urgence (une seule lecture par les deux assemblées) de manière à parvenir à une promulgation dès la fin mai, prétextant qu’il faut « sauver des emplois le plus rapidement possible »…Ce ne doit être que le débutLes mobilisations contre cette régression sociale commencent donc. Avant la journée de grève et de manifestation du 5 mars à l’appel des organisations syndicales, Attac et la Fondation Copernic ont organisé à Paris un meeting unitaire jeudi 28 février, qui a rassemblé environ 200 personnes, à Paris avec de nombreuses associations et organisations politiques dont Olivier Besancenot pour le NPA.Soyons réalistes : pour faire reculer le gouvernement, une seule journée de mobilisation même réussie ne pourra suffire pour aboutir au retrait du projet de loi. C’est donc un vrai mouvement d’ensemble, généralisé, dans la durée, qu’il faut construire. D’ores et déjà, au niveau local, des réunions entre organisations syndicales sont prévues pour discuter des suites à donner à la journée du 5 mars. Il faut que de telles réunions se fassent dans tous les départements, régions, et bien entendu au niveau national. Car pour faire reculer le gouvernement et empêcher que le Medef fasse la loi, c’est dans la rue que ça se passe !Sandra Demarcq
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